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Alexei Navalny

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

L’actualité internationale fait la une de la presse suisse ce vendredi avec l’annonce des autorités pénitentiaires russes du décès d’Alexeï Navalny, le principal opposant du Kremlin. En 2016, nous nous étions entretenus avec lui pour une interview que je vous propose de relire aujourd’hui.

Je vous parle aussi du mandat de négociations de la Suisse avec l’Union européenne, du mécontentement du personnel du Service de renseignement de la Confédération, et vous propose un podcast à écouter ce week-end.

Bonne lecture,

Alexei Navalny
KEYSTONE/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.

L’opposant russe Alexeï Navalny est décédé vendredi dans une prison de l’Arctique russe, ont annoncé les services pénitentiaires de la région de Yamal-Nenets.

Âgé de 47 ans, il était le principal adversaire du président russe Vladimir Poutine. Il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme». Le résultat de procès largement dénoncés comme politiques. D’après le communiqué, Alexeï Navalny «s’est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance», sans que les secours arrivent à le sauver.

«Les causes de la mort sont en train d’être établies», peut-on encore lire. Même depuis sa cellule, grâce aux messages que diffusaient ses avocats sur les réseaux sociaux, l’opposant continuait d’être l’une des principales voix critiques du Kremlin en Russie. Depuis son empoisonnement en 2020, Alexeï Navalny avait enchaîné les ennuis de santé.

Plusieurs dirigeants européens lui ont rendu hommage vendredi après-midi. En 2016, dans une interview accordée à mon collègue Igor Petrov, Alexeï Navalny avait dénoncé la souplesse des autorités suisses face aux liens unissant la place financière helvétique à l’argent sale russe. Il reconnaissait à l’époque déjà que «[ses] activités ne sont pas sans risques».

Conseil fédéral
KEYSTONE/© KEYSTONE / ANTHONY ANEX

Une nouvelle étape est franchie. La procédure de consultation du projet de négociation avec l’Union européenne du Conseil fédéral est terminée. Il reçoit un large soutien.

Les représentants des cantons, des villes, des milieux économiques, des employeurs et travailleurs ainsi que les commissions parlementaires et la plupart des partis soutiennent le projet du gouvernement visant à négocier un accord avec Bruxelles. Historiquement opposé à l’Europe, le parti de droite conservatrice UDC est le seul à s’opposer à ces discussions.

Plusieurs groupes d’intérêts demandent néanmoins des améliorations. Ainsi, les syndicats et l’Union patronale suisse souhaitent des garanties supplémentaires pour s’assurer que les normes suisses s’appliquent, afin d’éviter le «dumping salarial». Les accords sur l’électricité et le transport – prévus dans le paquet – ainsi la question de la libre circulation des personnes sont aussi reçus avec réserve chez certains des sondés.

Du côté de l’UDC, on parle de «traité de soumission» à l’UE. On dénonce la «reprise automatique» du droit européen et l’acceptation des juges de la Cour de justice européenne. Le Conseil fédéral devrait adopter son mandat de négociation définitif en mars. Les États membres doivent encore l’approuver. La Commission, chargée des négociations, espère conclure d’ici l’automne.

Chef du SRC
KEYSTONE/© KEYSTONE / ALESSANDRO DELLA VALLE

Le personnel du Service de renseignement de la Confédération (SRC) est mécontent de sa direction. Alors que la structure est en pleine réorganisation, ce constat inquiète certains membres du Parlement.

Seul un tiers des employés du SRC se dit satisfait de ses dirigeants, selon un récent sondage. C’est le plus mauvais score enregistré depuis une dizaine d’années. En cause, l’ambitieuse transformation visant à rendre le renseignement plus moderne et efficace, lancée il y a plus d’un an par le directeur du service, Christian Dussey.

C’est ce qu’avance Barbara Gysi, présidente de l’association du personnel de la Confédération, interrogée dans la Matinale de la RTS. «Ce programme provoque anxiété et insécurité chez les collaborateurs et les collaboratrices», a-t-elle déclaré, soulignant «un sérieux manque de communication».

Et cette colère trouve écho au niveau politique. Le conseiller national UDC Jean-Luc Addor le résume ainsi: «Le SRC n’est pas un champ d’expérimentation de méthodes plus ou moins efficaces dans les ressources humaines. […] On fait prendre au pays des risques qui sont inacceptables». La Délégation des commissions de gestion du Parlement a annoncé vouloir analyser la situation. Du côté du SRC, on reconnaît «avec une certaine préoccupation» l’évaluation négative de la direction.

Image d'illustration podcast
KEYSTONE/GAETAN BALLY

Dans son nouveau podcast «Crimes suisses», la RTS revient sur les obscurs faits divers, procès retentissants et tueurs en série qui ont marqué le pays.

L’objectif: se servir de la narration envoûtante du genre «true crime» pour raconter – à travers de vraies affaires criminelles – la Suisse, ses époques, sa population et ses rapports sociaux. Le tout en profitant également des profondes archives du média de service public.

Publié ce vendredi, le quatrième épisode s’intéresse au meurtre mystérieux de Marie Seewer, tuée à la hache dans son appartement de la Rue Caroline à Lausanne, un matin de janvier 1912. Seule témoin, Elisabeth Brack, la bonne de la victime. Leur relation s’était dégradée dans les semaines qui ont précédé les faits, de quoi en faire la principale suspecte?

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