Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Dernière étape côté suisse en vue des négociations avec l’Union européenne, le gouvernement a adopté vendredi son mandat de négociation définitif. Bruxelles doit encore en faire de même de son côté et les pourparlers devraient démarrer avant la fin du mois.
En cette Journée internationale des femmes, nous reviendrons sur les inégalités hommes-femmes en Suisse. Le dessous des accusations contre l’UNRWA et la future conférence pour la paix en Ukraine voulue par la Suisse complètent cette sélection de l’actualité du jour.
Bonne lecture,
En ce vendredi 8 mars, Journée internationale des femmes, la RTS fait le bilan des inégalités restantes entre les hommes et les femmes en Suisse.
Tout d’abord en matière de perceptions. Selon un sondage, cinq hommes sur dix estiment qu’hommes et femmes sont traités de façon égalitaire dans la société suisse, contre deux femmes sur dix.
Les différences restent pourtant marquées. Si 10% des hommes affirment avoir souffert de discrimination liée au genre, cette proportion grimpe à 40% pour les femmes. Le sondage dévoile aussi des axes d’améliorations, comme la parité aux postes de direction. 64% des femmes y sont favorables, contre 36% des hommes. Et étonnamment peut-être, ce sont les personnes sondées les plus âgées qui y sont particulièrement favorables.
Interrogée dans la Matinale RTS, l’historienne Irène Herrmann estime que les hommes auraient pourtant à gagner d’une société plus égalitaire. «Une société dans laquelle les femmes évoluent de manière libre et sûre, c’est aussi une société qui est plus libre et plus sûre pour les hommes», affirme-t-elle. Et d’ajouter qu’elle serait «moins brutale» et que les hommes n’auraient pas à y «prouver leur masculinité».
Plusieurs évènements ont eu lieu vendredi pour marquer l’occasion. Quelque 300 femmes d’horizons divers ont été reçues au Palais fédéral à Berne, alors que des actions syndicales et d’organisations féministes ont été menées dans tout le pays.
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Le Conseil fédéral a adopté vendredi le mandat de négociation avec l’Union européenne. À l’issue de la consultation, celui-ci avait été accueilli favorablement par une majorité des parties sondées, mais pas par l’UDC.
Les pourparlers devraient donc formellement commencer le 18 mars, lorsque l’UE aura elle aussi adopté son propre mandat de négociation. Les points qui avaient fait l’objet de réserves lors de la consultation, comme la protection des salaires suisses ou la libéralisation du marché de l’électricité, ne remettent pas le texte en cause, estime le gouvernement.
Pour ce premier tour de négociations, la présidente de la Confédération, Viola Amherd, se rendra à Bruxelles, où l’accueillera Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Le gouvernement suisse espère avancer vite et conclure les négociations avant que la Commission européenne ne change de composition, fin 2024, au sortir des élections européennes.
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L’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) subit de fortes critiques, principalement de la part d’Israël, qui l’accuse d’être de connivence avec le Hamas. Mais que cachent ces accusations? Les explications de ma collègue Geraldine Wong Sak Hoi.
Selon Israël, douze employés de l’organisation humanitaire auraient participé à l’attaque du 7 octobre. Ces accusations ont poussé plusieurs pays donateurs, dont les États-Unis et la Suisse, à suspendre leur financement de l’agence en attendant les résultats des enquêtes en cours. Pour l’heure, les preuves de ces allégations n’ont pas été dévoilées.
«Les dirigeants israéliens ont clairement indiqué qu’ils voulaient que l’agence soit démantelée», rappelle un expert de l’International Crisis Group. Selon lui, ce désir vise le symbolisme politique attaché à l’organisation. Car aux yeux de certains, elle est une «garantie de la part de la communauté internationale qu’un jour les Palestiniens auront le droit de retourner dans leur pays d’origine».
Tel-Aviv argumente que d’autres organisations humanitaires pourraient la remplacer. L’agence de l’ONU pour les personnes réfugiées (HCR) serait l’une d’elles. Mais pour une chercheuse de l’Université américano-libanaise de Beyrouth, cette option n’est pas envisageable. Selon elle, le HCR n’a pas pour mandat de travailler dans des zones sous occupation ou de fournir des services de santé et d’éducation étendus, ce que l’UNRWA fait.
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La Chine évoque «des discussions» constructives en vue de la préparation de la conférence sur la paix en Ukraine que la Suisse veut organiser.
Pour rappel, la Suisse a annoncé en début d’année qu’elle organiserait «un sommet» sur la paix en Ukraine. Une initiative que Berne appelle désormais «conférence de haut niveau» et espère organiser avant l’été. Lors d’une visite en Chine le mois passé du ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, qui visait à sonder l’intérêt de Pékin, la partie chinoise n’avait pas mentionné publiquement l’initiative suisse.
C’est désormais chose faite, après la rencontre mardi à Bruxelles de l’émissaire chinois pour l’Ukraine avec l’ambassadeur suisse chargé des discussions techniques en vue des préparations de la rencontre. Pékin a déclaré son intention de continuer à «travailler avec la partie suisse et la communauté internationale pour un cessez-le-feu et la fin des combats».
À Berne, on parle d’un «bon signal». La diplomatie continuera ses voyages dans les prochaines semaines pour rallier le plus de soutiens possible à son initiative, en particulier ceux des pays du Sud.
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- Le temps de la paix en Ukraine serait-il venu? (swissinfo)
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