

Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La consommation de cocaïne en Suisse, en hausse, ainsi que l’évolution de son trafic dans le pays nous intéresse aujourd’hui. Pour comprendre ces changements, je vous propose de lire notre interview d’un expert d’Addiction Suisse. Notre reportage dans un port bâlois met quant à lui en évidence la difficulté de déceler ces importations illégales, alors que la Suisse devient une base importante pour les gros trafiquants.
Et dans l’actualité du jour, la session parlementaire à Berne et la précarité des travailleurs qui n’arrivent pas à payer leurs impôts.
Bonne lecture,

À Berne, la session de printemps du Parlement touche presque à sa fin. Mercredi, la loi sur le CO2 continuait de diviser les deux chambres.
Au cœur du désaccord: le soutien fédéral aux bornes de recharge pour voitures électriques. Le Conseil national préconise un financement de 20 millions de la part de la Confédération pour l’installation de ces bornes dans les immeubles et les entreprises, une aide dont le Conseil des États ne veut pas.
À deux jours de la fin de session, le dossier part en conférence de conciliation sur ce point. Sur les deux autres points de friction, la part de réduction des émissions de CO2 à réaliser en Suisse et les valeurs cibles de CO2 pour les voitures de tourisme neuves, la Chambre basse a finalement rejoint les positions de la Chambre haute.
Environ deux tiers des réductions d’émissions devront être réalisés en Suisse. Concernant les valeurs cibles, la Suisse s’alignera sur les règles de l’Union européenne.
- Lire le suiviLien externe de la session (RTS)
- Ce que signifie un réchauffement de 1,5°C pour la Suisse et le monde (swissinfo)
- La honte de prendre l’avion est remise en question (SRF via swissinfo)

Devenue moins chère, la cocaïne atteint un public toujours plus large en Suisse. Si bien que Zurich, Bâle et Genève se placent dans le top dix des villes européennes qui en consomment le plus. Selon l’Office fédéral de la police (Fedpol), son trafic est devenu la principale activité du crime organisé en Suisse.
Un commerce illégal qui se chiffrerait à 500 millions de francs par an. Entre 2012 et 2022, la consommation de cocaïne a plus que doublé dans le pays. «Alors que la Suisse était connue pour être une plaque tournante du blanchiment de l’argent issu du trafic de drogue, elle est devenue un débouché important, peut-être le plus attractif en Europe», estime un expert de Fedpol.
La Suisse est aujourd’hui une base importante pour de gros trafiquants internationaux, «lesquels contrôlent l’importation et la distribution de cocaïne à grande échelle et étendent leurs opérations au-delà de nos frontières», indique Fedpol. L’an dernier, la police avait saisi près d’une demi-tonne de cocaïne dans une usine Nespresso du canton de Fribourg. La poudre blanche avait été découverte dans un conteneur de café en provenance du Brésil.
Mais les mailles du filet sont grandes. Notre reportage au port de Kleinhünigen à Bâle le confirme. Il est l’un des trois ports rhénans suisses par lesquels quelque 120’000 conteneurs ont transité en 2023. «Seule une infime partie des importations peut être inspectée», souligne un employé des douanes suisses sur place, qui précise cibler les conteneurs venus d’Amérique du Sud.
- Lire notre article
- Lire notre interview du directeur adjoint d’Addiction Suisse pour comprendre l’évolution du marché et de la consommation de cocaïne dans le pays
- Écouter l’interview de Pietro GrassoLien externe, ancien président du Sénat italien et ancien procureur national antimafia: «La Suisse est une base opérationnelle de la mafia» (RTS)

De plus en plus de personnes en Suisse peinent à payer leurs impôts à temps. Une enquête du site Comparis le révèle.
Ainsi, entre 2017 et 2021, une personne sur six (16%) n’était pas en mesure de payer sa facture d’impôts. Face à cette situation, 7% des personnes sondées ont dû se tourner vers des amis, des proches ou une banque pour trouver l’argent nécessaire, alors que 3% d’entre elles ont fini aux poursuites.
Les jeunes sont les plus touchés. 12% des 18-35 ans ont ainsi dû demander une aide. Une proportion deux fois plus élevée que chez les 36-55 ans. «La gestion des factures, ça s’apprend. Plus les personnes interrogées sont âgées, moins elles ont eu de mal à payer leurs impôts. Mais c’est aussi lié à l’augmentation des revenus, bien sûr», souligne un expert de Comparis.
Ces chiffres mettent en lumière la précarité des travailleurs et travailleuses. «Nous savons depuis plusieurs années que l’impôt est une des premières causes de l’endettement des personnes qui viennent nous consulter», a déclaré à la RTS Sophie Buchs, directrice de Caritas Genève. Confrontées à la hausse des loyers et des primes maladie, les personnes en difficultés priorisent souvent d’autres dépenses jugées plus urgentes.
- Lire l’articleLien externe du Blick
- Lire le communiquéLien externe de Comparis
- Écouter l’interview de Sophie BuchsLien externe, directrice de Caritas Genève (RTS)

La Chaîne du Bonheur, avec le soutien de la SSR (maison mère de swissinfo.ch), lance un appel aux dons afin d’aider les populations civiles au Proche-Orient.
Les bombardements d’Israël à Gaza, en riposte à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, ont plongé l’enclave palestinienne dans une crise humanitaire sans précédent. La population civile de la bande de Gaza est au bord de la famine. Et quelque 2,3 millions de Gazaouis, principalement des femmes et des enfants, ont dû quitter leur domicile alors que l’on compte plus de 30’000 victimes.
«Malgré un accès humanitaire extrêmement précaire, nos ONG partenaires ont réussi à maintenir une aide humanitaire vitale», indique Miren Bengoa, directrice de la Chaîne du Bonheur. Elle appelle à la solidarité des Suisses pour «poursuivre notre action humanitaire et intensifier l’aide dès qu’un cessez-le-feu sera en vigueur».
Depuis octobre 2023, la Chaîne du Bonheur a reçu des dons pour plus de 2,5 millions de francs. La fondation travaille avec des ONG suisses comme l’EPER, la Fondation Terre des hommes et Frieda pour la distribution de cette aide qui inclut de la nourriture, des kits d’hygiène, des vêtements chauds, et des aides financières pour les familles, principalement dans le sud de Gaza.

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative