Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La première session parlementaire de l’année s’est achevée ce vendredi. Il y a beaucoup été question de dépenses et d’argent qui manque: pour l’armée, pour les retraites, pour l’Ukraine, etc. Mais l’un de nos correspondants au Palais fédéral le souligne, ce n’est que le début. Les partis se préparent désormais à une grande bataille autour du budget de la Confédération.
Bonne lecture,
La session de printemps du Parlement s’est terminée ce vendredi. Au cours des dernières semaines, il a beaucoup été question d’argent. L’analyse de mon collègue au Palais fédéral de Berne, Balz Rigendinger.
Tout d’abord, une décision concerne particulièrement les Suisses de l’étranger. Celle du Conseil national, qui veut mettre un terme aux rentes pour enfants de retraités, sur laquelle le Conseil des États doit toutefois encore se prononcer. Et s’il rejoint les conclusions de la Chambre basse, les conséquences pour la Cinquième Suisse et les travailleurs étrangers de retour dans leur pays seront importantes. Car c’est parmi ces personnes que se trouvent un tiers des bénéficiaires de ces versements.
Mais les débats ont surtout porté sur la façon de financer les dépenses de la Confédération. Celles-ci sont en effet vouées à augmenter. Notamment pour l’armée et pour les retraites. Les élus et élues devaient trouver respectivement 26 milliards pour les quatre prochaines années et 5 milliards par an dès 2026. Dans les deux cas, ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord.
Autre constat de cette session: le virage à droite du Parlement. Le débat sur l’aide à la reconstruction de l’Ukraine et celui concernant la loi sur le CO2 l’ont parfaitement illustré. Il est désormais plus difficile pour la gauche d’imposer ses idées. Et ce, malgré une victoire historique sur la 13e rente AVS lors des dernières votations.
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Et toujours sur les finances de la Confédération, le Conseil fédéral demande au Parlement 255 millions de francs supplémentaires pour l’asile en 2024.
Le gouvernement a adopté vendredi un supplément au budget 2024 comprenant onze crédits additionnels qu’il soumet au Parlement. Montant total: 604 millions, dont 255 pour la migration.
Cette augmentation est due au fait que le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) s’attend à 33’000 demandes d’asile pour 2024, auxquelles devraient s’ajouter environ 25’000 demandes de statut S, soit nettement plus que ce qui était prévu au budget.
239 millions seront nécessaires pour assurer l’exploitation de structures d’accueil supplémentaires et pour aménager des places d’hébergement additionnelles. 16,1 millions serviront à la création de 85,9 équivalents plein temps temporaires ainsi qu’au paiement des interprètes.
Swisscom a annoncé vendredi son rachat de l’opérateur Vodafone Italia. Ce dernier va fusionner avec Fastweb, la filiale transalpine du géant suisse des télécoms.
Prix du rachat: 8 milliards d’euros (7,6 milliards de francs). Une transaction approuvée par le Conseil fédéral, car la Confédération est l’actionnaire majoritaire de Swisscom. Le gouvernement attend de l’opérateur qu’il sépare ses activités suisses et italiennes sur les plans organisationnel et structurel.
Swisscom mise sur une hausse du dividende dès 2025. «Vodafone Italia et Fastweb réuniront leurs infrastructures, leurs compétences et leurs aptitudes mobiles et fixes» sur un marché «qui se caractérise par des opportunités de croissance», a indiqué dans son communiqué Swisscom. L’entreprise estime les synergies à 600 millions d’euros par an.
Cette transaction devrait permettre au groupe suisse de devenir le second plus gros opérateur au sud des Alpes, derrière l’opérateur historique Telecom Italia. Les ambitions à l’étranger de Swisscom – annoncées fin février déjà – ont fâché une partie de la classe politique. Craignant que la Confédération s’expose aux risques commerciaux, l’UDC et les Verts libéraux ont plaidé pour la privatisation de l’opérateur.
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La célèbre Patrouille suisse pourrait être privée de ses jets F5 Tiger, a annoncé à la radio suisse alémanique SRF le commandant des forces aériennes helvétiques.
Avec l’arrivée des F-35 américains à partir de 2028, les F5 Tiger ne seront plus nécessaires. «Nous devons concentrer nos finances», a souligné Peter Merz. Car ces avions coûtent environ 40 millions de francs par an et des investissements supplémentaires de plusieurs millions seront nécessaires pour une exploitation plus longue.
Un arrêt qui marquerait la fin dans sa forme actuelle de l’escadrille de voltige aérienne. «La Patrouille Suisse ne peut plus voler sur un avion à réaction si le Tiger n’est plus là», a indiqué le responsable. La forme que prendraient les futurs shows aériens n’est pas encore claire. Restent les avions d’instruction Pilatus de la «PC-7 Team».
La ministre de la Défense, Viola Amherd, serait en discussion avec les commissions de sécurité du Parlement, selon le commandant. Celui-ci pourrait s’opposer à la mise hors service de ces avions, comme il l’avait fait déjà il y a deux ans. À l’époque, l’argument d’attendre les livraisons de F-35 s’était imposé.
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Le Conseil des Suisses de l’étranger tenait vendredi à Berne sa première séance de l’année. Le reportage de mes collègues sur place.
«Notre image en politique et dans les médias s’est constamment améliorée ces dernières années», s’est réjoui dans son discours le président de l’Organisation des Suisses de l’étranger, Filippo Lombardi. Avant d’ajouter: «Aujourd’hui, nous constatons que cette tendance s’est inversée». Une référence à la récente campagne autour de la votation pour une 13e rente AVS durant laquelle les 800’000 Suisses vivant à l’étranger ont subi des critiques, notamment de l’UDC.
Composé de 129 membres issus de nombreux pays, le Conseil des Suisses de l’étranger est l’organe qui représente la Cinquième Suisse à l’intérieur des frontières du pays. Lors de cette première rencontre, une soixantaine de membres a fait le voyage. Parfois de très loin, depuis l’Australie, l’Afrique du Sud ou encore le Pérou, alors qu’une douzaine de personnes participait en ligne. L’occasion d’aborder les économies que veut faire le ministère des Affaires étrangères, la question du retour des Suisses de l’étranger en cas de guerre, et les progrès concernant le vote électronique.
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