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Aujourd’hui en Suisse

Suisses du monde, bonjour,

Je vous propose aujourd’hui de revenir sur le 19 mars 2023. C’était un dimanche gris. Jusque-là, rien d’anormal à cette période de l’année en Suisse.

Mais en fin d’après-midi, coup de tonnerre: le président de la Confédération Alain Berset annonce le rachat de Credit Suisse par UBS. Une nouvelle banque mastodonte est née, alors qu’une banque vieille de 167 ans meurt, achevée par les scandales à répétition.

Nous reviendrons sur cette journée sombre pour la place financière suisse et ferons le bilan de l’opération.

Bonne lecture,

Assemblée générale de Credit Suisse
KEYSTONE/© KEYSTONE / MICHAEL BUHOLZER

Il y a une année jour pour jour, Credit Suisse sombrait, rachetée par sa rivale UBS, avec la bénédiction de la Confédération. Si le calme semble aujourd’hui revenu, la presse s’inquiète du risque que constitue pour la Suisse la nouvelle UBS, «devenue trop grosse pour être sauvée».

«Jusqu’ici l’intégration de Credit Suisse dans UBS est un succès», estime l’analyste Andreas Venditti de la banque Vontobel, dans les colonnes du journal Le Temps. Cette réussite repose sur deux facteurs, à ses yeux: la préparation d’UBS à ce rachat, qui avait fait de ce projet une priorité, et l’expérience des personnalités qui ont piloté l’opération, les banquiers Sergio Ermotti et Colm Kelleher.

Les médias pointent toutefois la vulnérabilité du nouveau géant bancaire helvétique. «Si une prochaine crise bancaire survient, nous n’aurons plus de deuxième grande banque capable d’intervenir», écrit le quotidien zurichois Tages Anzeiger.

Les journaux sont unanimes sur un point: la réglementation «too big to fail» doit impérativement être renforcée. Bloomberg considère qu’il s’agit de «la question plus urgente pour la Suisse afin de protéger le pays et son industrie financière. Et vu la taille d’UBS Group AG en tant que banque systémique mondiale, cela compte pour le reste d’entre nous.»

frontaliers
© Keystone / Jean-christophe Bott

Mauvaise surprise pour les frontaliers affiliés à l’assurance maladie en Suisse: leurs primes maladie vont bondir d’au moins 60% dès 2025. Les réactions des personnes concernées ne sont toutefois pas uniquement négatives.

Le Parlement suisse a récemment adopté une réforme de la loi sur l’assurance maladie (LAMal). Elle vise à inclure l’ensemble des assurés résidant à l’étranger, dont les frontaliers, dans le mécanisme de compensation des risques. Résultat: 155’000 frontaliers et frontalières verront leur prime d’assurance maladie bondir de 60% en 2025.

 «Aujourd’hui, nous payons trois primes de 189 francs. Demain, nous allons payer l’équivalent d’une quatrième prime», estime Danielle, travailleuse frontalière domiciliée à Annemasse et mère de famille, dans Le Temps. Pour compenser cette hausse, elle a l’intention de renoncer à effectuer certaines dépenses en Suisse, notamment les repas au restaurant et certains loisirs. 

La plupart des personnes interrogées par le quotidien édité à Genève estiment cependant qu’adhérer à la LAMal reste avantageux. Nathalie, une frontalière qui travaille dans le canton de Vaud, souligne que de nombreux frontaliers ont choisi de s’assurer en Suisse en raison de l’offre médicale insuffisante côté français. «Que la France arrête de râler en permanence et de se mêler des choix politiques de la Suisse», lance-t-elle.

bali
KEYSTONE

Les montants de l’aide sociale versés à des Suisses de l’étranger ont, eux, diminué. Les cas sont toutefois de plus en plus complexes.

L’année dernière, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a reçu 270 demandes d’aide. Il s’agit du nombre le plus faible jamais enregistré. Une demande peut concerner plusieurs personnes, par exemple une famille ou un couple. Ces dernières années, seuls 48% des demandes reçues ont été acceptées.

Si une augmentation des demandes a eu lieu pendant la pandémie, le calme est revenu, et ce malgré l’inflation, la multiplication des crises et l’augmentation du nombre des Suisses de l’étranger. Commeles allocations d’aide sociale sont également adaptées au panier moyen du pays, le franc fort a un effet positif sur le montant des dépenses d’aide sociale suisses à l’étranger, explique la porte-parole du DFAE Elisa Raggi.

Le DFAE précise cependant que la diminution du nombre de cas n’est pas synonyme de moins de travail pour la section du service consulaire dédiée, car les cas sont devenus plus complexes ces dernières années. Il observe notamment que des personnes âgées ou souffrant de problèmes psychiques émigrent sans couverture d’assurance maladie suffisante. Cela les plongent dans la détresse en cas de crise ou d’urgence médicale.

Vas Narasimhan
KEYSTONE/© KEYSTONE / GEORGIOS KEFALAS

Les salaires des grands patrons en Suisse sont souvent critiqués. En comparaison avec ceux de leurs homologues aux États-Unis, on pourrait toutefois les qualifier de modestes. La Suisse reste-t-elle compétitive à cet égard? 

16,2 millions de francs suisses. C’est la rémunération du directeur général de Novartis Vas Narasimhan pour 2023. Il est ainsi l’un des patrons les mieux payés d’Europe. Les dix directeurs les mieux payés des États-Unis ont toutefois empoché bien plus: chacun 90 millions l’an dernier.  

«On voit beaucoup d’excès aux États-Unis. Nous essayons de trouver un équilibre entre ce qui est considéré comme acceptable et ce qui se pratique ailleurs dans le monde», a déclaré Joerg Reinhardt, le président du conseil d’administration de Novartis, aux actionnaires réunis à Bâle le 5 mars.

Pour les spécialistes du recrutement, il est difficile de rivaliser avec les entreprises américaines lorsqu’il s’agit de pourvoir les plus hauts postes, en particulier dans des secteurs très mondialisés comme la pharma ou la finance. «Nous sommes dans une situation de concurrence internationale pour attirer les meilleurs talents au monde», pointe Stephan Suber, directeur de l’agence de recrutement de cadres Page Executive Switzerland.

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