Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
L’actualité internationale forte du jour provient ce vendredi de Genève, où le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est prononcé en faveur d’un embargo sur la vente d’armes vers Israël.
Sa décision va bien plus loin que celles de ses instances multilatérales sœurs à New York, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. Mais elle reste surtout symbolique, car les décisions de l’organe chargé de la protection des droits humains dans le monde ne sont pas contraignantes.
Bonne lecture,
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en session à Genève, s’est prononcé vendredi en faveur d’un embargo sur la vente d’armes vers Israël.
Bien que symbolique, cette décision – soutenue par 28 voix, contre 6 oppositions et 13 abstentions – témoigne d’un durcissement sur le front multilatéral. Contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité à New York, qui peut décider de l’envoi de Casques bleus ou de sanctions, celles du Conseil des droits de l’homme ne sont pas contraignantes.
Le texte demande encore un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza et appelle Berne à convoquer une réunion des hautes parties contractantes aux Conventions de Genève. Celles-ci forment ce que l’on appelle le droit de la guerre, dont la Suisse est dépositaire.
Jeudi à Genève, la coordinatrice d’urgence de Médecins sans frontières, Marie-Aure Perreaut Revial, a dénoncé les attaques israéliennes systématiques contre les humanitaires, quelques jours après le décès de sept employés d’une ONG américaine. Ma collègue Rachel Barbara Häubi l’a interviewée à son retour de Gaza.
La RTS publie un reportage exclusif sur les pas de Philippe Lazzarini, le patron de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Depuis des semaines, le Suisse multiplie les rencontres diplomatiques pour convaincre les pays donateurs de maintenir leur financement de son organisation, accusée par Israël d’être liée au Hamas.
- Le suivi de l’actuLien externe au Proche-Orient par la RTS
- Notre interview avec MSF
- Le reportageLien externe de la RTS
Le Conseil fédéral a pris position vendredi sur les trois initiatives populaires qui seront soumises au peuple lors du prochain dimanche de votation, le 9 juin. C’est trois fois non.
Deux de ces objets concernent les primes d’assurance maladie, qui sont en hausse et grèvent le budget des ménages. Une charge croissante contre laquelle le gouvernement entend plutôt lutter via deux projets de loi adoptés par le Parlement.
Concernant l’initiative de la gauche visant à limiter les primes à 10% du revenu, le Conseil fédéral estime que le coût engendré par les subsides supplémentaires serait trop important pour la Confédération.
Pour l’initiative du Centre en faveur d’un frein aux coûts de la santé, le gouvernement rejette un mécanisme trop rigide qui ne tient pas compte du vieillissement de la population et des progrès de la médecine.
Plus
Une enquête du Monde et de Franceinfo, publiée jeudi, montre que la qualité des eaux naturelles de Nestlé n’est pas garantie.
L’information provient d’un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, que les deux médias français se sont procuré. Celui-ci fait état de multiples contaminations – d’origine fécale et aux micropolluants – dans les eaux que commercialise le groupe suisse. Les marques Perrier, Vittel et Contrex sont notamment concernées.
L’organe français chargé de la sûreté des eaux conclut que la qualité sanitaire des eaux du géant veveysan n’est pas garantie et qu’une surveillance accrue est nécessaire. De son côté, Nestlé a indiqué ne pas avoir connaissance du document et ne le commente pas. Il souligne que la sécurité alimentaire de ses eaux a «toujours été garantie» et prioritaire. Il ne fera pas de rappel produit.
Pour le chimiste cantonal vaudois, Christian Richard, cette présence de micropolluants n’est pas surprenante, a-t-il affirmé à la RTS. Elle est due à «la pression liée aux activités humaines subie de manière générale par l’environnement». Paradoxalement, la multinationale romande avait fait scandale en janvier pour son utilisation de traitements interdits d’ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales.
- L’enquêteLien externe sur le site du Monde (abonnement)
- Le sujetLien externe par la RTS
L’affaire a déclenché une vague d’indignation en Thaïlande. Un expatrié à Phuket aurait agressé une médecin locale, assise sur un escalier menant de la plage à la propriété du Suisse. Mon collègue Balz Rigendinger a enquêté sur l’affaire.
Le fait divers aurait pu se noyer dans l’actualité, mais il a fait la une des journaux thaïlandais. Et les réseaux sociaux s’en sont également emparés. Car les faits ont eu lieu dans un climat de tension, attisé par la présence de nombreux touristes et expatriés – souvent plus riches que les locaux – posant parfois des problèmes. «Tous les ingrédients étaient réunis», résume un juriste local.
Mais plusieurs sources estiment que si l’affaire a fait autant de bruit, c’est surtout en raison de soupçons de corruption dans la police. Si la Thaïlande a longtemps réussi à garder le tourisme entre les mains de sa population, l’arrivée de Russes ne respectant pas les règles sur la participation locale aurait changé la donne. Un revers que certains estiment dû aux autorités qui ferment les yeux.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative