Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Mercredi, mon collègue Olivier vous parlait de l’initiative du Centre, qui veut introduire un frein aux coûts dans l’assurance obligatoire des soins.
Ce jeudi, je vous explique quant à moi en quoi consiste l’initiative du Parti socialiste, qui entend venir en aide à celles et ceux qui peinent à payer leurs primes d’assurance maladie. Ces deux objets formeront le plat de résistance des votations du 9 juin prochain.
Bonne lecture,
Soumise au vote le 9 juin, l’initiative du Parti socialiste (PS) entend limiter les primes d’assurance maladie à 10% du revenu des ménages. Le Conseil fédéral et le Parlement sont opposés au projet.
La Confédération annonce chaque année des augmentations substantielles des primes d’assurance maladie. Conséquence: de nombreuses personnes en Suisse ont du mal à payer leurs factures relatives aux soins de santé. Avec son initiative, dite d’allègement des primes, le PS veut accorder des aides à toutes les personnes assurées dont les primes dépassent 10% du revenu disponible. L’initiative pourrait coûter entre 3,5 et 5 milliards de francs supplémentaires par année à la Confédération et aux cantons.
Opposés au texte, le Conseil fédéral et le Parlement ont élaboré un contre-projet indirect. Celui-ci obligerait les cantons à consacrer un montant minimal aux subsides accordés à celles et ceux qui ont du mal à payer leur assurance maladie. Le Parlement et le gouvernement estiment que le contre-projet inciterait les cantons à freiner la hausse des coûts de la santé.
Une petite partie de la diaspora suisse pourrait être concernée par l’initiative. Il s’agit des Suisses à la retraite qui vivent au sein de l’UE, mais aussi de celles et ceux qui perçoivent une rente d’invalidité ou de l’assurance-accident, qui sont en principe tenus de rester assurés en Suisse pour les soins de santé (avec des exceptions pour l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Autriche ou l’Espagne).
- Plus de détails dans l’article de ma collègue Katy Romy
- L’article sur l’initiative du Centre
Pro Suisse et l’UDC ont déposé aujourd’hui plus de 130’000 signatures à la Chancellerie fédérale pour leur initiative populaire «Sauvegarder la neutralité de la Suisse». La neutralité doit rester au cœur de la politique étrangère, intérieure et de sécurité de la Suisse, selon le texte.
L’initiative souhaite que la Suisse n’adhère à aucune alliance militaire ou de défense et limite sa collaboration avec de telles organisations au cas où la Suisse serait attaquée. Elle demande aussi que le pays ne participe pas aux guerres étrangères et ni ne prenne de sanctions économiques ou diplomatiques contre un État belligérant.
Beaucoup de signatures ont été récoltées en Suisse romande, notent les initiantes et initiant. L’initiative est également soutenue par l’ancien conseiller fédéral UDC Christoph Blocher. Ce dernier estime que l’initiative est une «réponse à l’érosion subtile et à la propagande d’abolition de la neutralité suisse».
L’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), ancêtre de Pro Suisse, avait déjà lancé une initiative sur la neutralité en 2011. Le texte voulait notamment limiter les missions de l’armée à l’étranger à l’aide en cas de catastrophe. L’organisation n’avait toutefois pas réussi à récolter suffisamment de signatures.
- Les détails dans l’articleLien externe de la RTS et de l’ATS
- En vidéo: La neutralité suisse – son droit, sa politique et ses défis
Au lendemain du plan d’annonce du Conseil fédéral visant à renforcer les grandes banques, les réactions sont mitigées. L’Association suisse des banquiers (ASB) se montre critique, la gauche aussi.
Mercredi, le Conseil fédéral a rendu son rapport sur la réglementation relative aux banques d’importance systémique (too big to fail). Il propose un vaste train de mesures, dont 22 peuvent être mises en œuvre immédiatement.
Dans un communiqué, l’Association suisse des banquiers a fortement critiqué les mesures proposées. Elle estime qu’elles risquent «de déclencher une déferlante réglementaire». «La proposition du Conseil fédéral va dans la bonne direction en ce qui concerne notamment l’approvisionnement en liquidités et les responsabilités», a toutefois souligné le président de l’ASB, Marcel Rohner.
Du côté de la classe politique, le rapport du Conseil fédéral divise également. Le Parti libéral-radical, qui est aussi celui de la ministre en charge du dossier, Karin Keller-Sutter, salue les mesures, mais met en garde contre une «surrégulation». Les socialistes considèrent quant à eux que les propositions sont trop timides. Tous les partis de l’échiquier politique s’accordent en revanche sur le fait que les dirigeants des grandes banques doivent être plus responsabilisés.
- La dépêche ATS sur les réactions de l’ASB
- Les réactions politiquesLien externe résumées par Blick (en allemand)
- Les explicationsLien externe de la RTS sur le rapport du Conseil fédéral
Un Français voit sa naturalisation refusée par une petite commune jurassienne parce qu’il tondrait sa pelouse le dimanche. Ce refus, une première dans le canton, fait grand bruit.
L’assemblée communale de Clos du Doubs a refusé par 13 voix contre 11 et 6 abstentions la demande de naturalisation d’un ressortissant français. Elle lui reproche son manque d’intégration, le non-respect de la tranquillité publique et les inconvénients provoqués par le chantier de sa maison. Le principal intéressé réfute et va faire recours.
Souvent critiquées, car composées de simples citoyennes et citoyens, les assemblées générales ont été remplacées depuis de nombreuses années en Romandie par des commissions de naturalisation, sauf dans le Jura. En outre, pour être rejetée, une demande doit faire l’objet d’une proposition de rejet motivée, ce qui n’a pas été le cas ici. Cette naturalisation sera donc très certainement validée malgré tout.
Ce refus est une première dans le Jura et a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, les unes soutenant le verdict, les autres condamnant une «décision d’un autre âge». Ces dernières années, d’autres cas similaires ont fait débat. Dans le canton de Zurich, un Allemand avait été écarté par sa commune parce qu’il ne saluait apparemment pas ses voisins. Une Hollandaise avait également été déboutée à deux reprises en Argovie, jugée trop agaçante parce que végane et opposée aux cloches des vaches.
- L’articleLien externe de la RTS
Le 16 février 2024 a été déposée l’initiative populaire «De l’électricité pour tous en tout temps (Stop au black-out)». Portée par une coalition bourgeoise (UDC, PLR, Le Centre) réunie autour du Club Énergie Suisse, ce texte marque la montée en puissance d’une offensive politique pro nucléaire nouvelle depuis quelques mois en Suisse.
Ce débat n’agite pas que la Suisse, mais aussi de nombreux autres pays européens. Pour les partisans de l’atome, l’énergie nucléaire permet d’assurer la sécurité de l’approvisionnement électrique tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
Les opposants au nucléaire, de leur côté, dénoncent une chimère économiquement non rentable et dangereuse pour l’environnement. Ils préfèrent miser sur le développement des énergies renouvelables que sont l’hydraulique, le solaire et l’éolien.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en discuter avec toute la Suisse dans le cadre de Dialogue, la plateforme de débat de la SSR.
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