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Attaque de missiles contre Israel

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Nous revenons ce lundi sur l’attaque sans précédent menée samedi soir par l’Iran contre Israël. Les journaux suisses, comme ceux du reste du monde, s’inquiètent d’une potentielle escalade. Le téléphone de la diplomatie suisse, passeuse de messages entre Téhéran et Washington, ne cesse probablement pas de sonner.

On s’intéresse aussi à la guerre au Soudan qui fait désormais rage depuis un an, aux prochaines votations et à une mystérieuse histoire d’espionnage autour d’un aéroport militaire bernois.

Bonne lecture,

Attaque de missiles contre Israel
KEYSTONE/Copyright 2024 The Associated Press. All rights reserved.

En Suisse comme ailleurs, la presse revient ce lundi sur l’attaque menée samedi soir par l’Iran contre Israël. Et une grande question reste en suspens: Tel-Aviv va-t-il riposter, au risque d’une escalade de la guerre au Proche-Orient?

Les diplomates suisses n’ont probablement pas fermé l’œil de la nuit de samedi à dimanche, lorsque Téhéran a lancé quelque 300 drones et missiles contre Israël. Une attaque massive que l’armée israélienne a très largement pu contrer grâce à son bouclier antimissile. Bien qu’elle soit sans précédent, l’attaque était attendue après la récente frappe attribuée à Israël ayant tué de hauts gradés iraniens en Syrie.

Cité par l’agence Reuters, un haut responsable américain affirme avoir reçu des informations de la part de Téhéran via la diplomatie helvétique. «Nous avons reçu un message des Iraniens, par l’intermédiaire des Suisses, alors que l’opération était en cours», affirme-t-il, soulignant que la communication iranienne ne correspondait toutefois pas à la réalité observée sur le terrain. C’est dans le cadre de la représentation des intérêts américains en Iran, depuis 1980, que la Suisse joue ce rôle d’intermédiaire.

Interrogée lundi au micro de la Matinale de la RTS sur une possible riposte de Tel-Aviv, l’ambassadrice d’Israël en Suisse a indiqué que «toutes les options sont sur la table». Plusieurs alliés de l’État hébreu, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, tentent de leur côté de dissuader le gouvernement israélien d’attaquer en retour l’Iran, ce qui pourrait engendrer une dangereuse escalade de la guerre au Proche-Orient.

Khartoum
Guerre oubliée: le conflit sanglant au Soudan dure depuis avril 2023. Il a provoqué le déplacement de millions de personnes et laissé derrière lui une destruction généralisée. AP Photo / Marwan Ali

Il y a un an, le Soudan sombrait dans une violente guerre civile opposant deux généraux rivaux. Si la crise engendrée par les combats a depuis été largement oubliée, elle n’en reste pas moins l’une des pires au monde. C’est ce qu’affirme Patrick Youssef du CICR. Nous l’avons interviewé.

Directeur régional pour l’Afrique au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Patrick Youssef est l’un des rares dirigeants du secteur humanitaire à s’être rendu au Soudan. «La situation n’a fait qu’empirer et est en train de se dégrader davantage», constate-t-il avec regret.

Plus de 6 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, alors que l’on compte des dizaines de milliers de morts et de blessés. Et quelque 2 millions de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins, mettant sous pression les communautés – souvent déjà fragilisées – qui les accueillent. «Malheureusement, ce contexte ne reçoit pas l’attention qu’il mérite», souligne Patrick Youssef, qui regrette le sous-financement de l’aide au Soudan.

Pour les humanitaires, l’accès sur place reste également très compliqué. Notamment en raison de l’insécurité et des voies routières impraticables. «La présence d’organisations humanitaires aux côtés des populations vulnérables rassure. Ce n’est malheureusement pas possible aujourd’hui», affirme cet expert de la région. Face à la violence et à la destruction, Patrick Youssef appelle au respect du droit de la guerre dont le but est de «préserver l’humanité dans la guerre».

Une conférence humanitaire internationale sur le Soudan se tenait lundi à Paris, avec la participation du CICR notamment. La rencontre a permis de mobiliser des fonds supplémentaires pour l’aide humanitaire dans le pays.

Signature initiative
KEYSTONE

Le prochain dimanche de votations du 9 juin est encore loin, mais il n’est jamais trop tôt pour s’informer. C’est pourquoi mon collègue Giannis Mavris fait le point sur l’initiative dite «contre la vaccination obligatoire».

Lancé durant la pandémie de Covid-19 par le Mouvement de liberté suisse (MLS), le texte exige que «les atteintes à l’intégrité physique ou psychique d’une personne requièrent son consentement». Et qu’en l’absence de celui-ci, la personne «ne doit ni se voir infliger une peine ni subir de préjudices sociaux ou professionnels». Une réponse aux mesures sanitaires du Conseil fédéral, dont la vaccination pour accéder à certains lieux.

L’initiative ne convainc pas les deux Chambres du Parlement et le gouvernement, qui le rejettent sans proposer de contre-projet. Si l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) souhaitait un contre-projet, sa demande a été rejetée par le Parlement selon l’argumentaire que l’initiative était «ratée», car formulée de manière trop générale et suscitant de fausses attentes.

Les partisans de l’initiative craignent des politiques prenant des mesures de plus en plus autoritaires contre la population. Dans la presse, certains d’entre eux ont évoqué des théories complotistes faisant référence à des «puces ou des codes numériques» risquant d’être introduits sous la peau à l’initiative de personnalités comme Bill Gates.

Hôtel à Meiringen
KEYSTONE/© KEYSTONE / PETER KLAUNZER

Dans le canton de Berne, un hôtel sans charme et hors des chemins touristiques aurait été le théâtre d’une opération d’espionnage chinoise, révèle une enquête de l’émission Mise au Point de la RTS.

L’espion présumé, un étudiant d’une école hôtelière de Leysin, a quitté précipitamment la Suisse l’an dernier. En 2018, le jeune homme avait acheté l’hôtel Rössli de Meiringen pour l’exploiter avec sa famille. Un pan de sa vie qu’il n’aurait jamais mentionné, selon ses anciens camarades de classe.

L’établissement présente un seul avantage. Il se situe à moins de 50 mètres de la piste d’un aéroport militaire sur laquelle circule, à cette période justement, l’avion américain de combat F35. Futuriste, celui-ci est source d’inquiétude pour la Chine, grande rivale des États-Unis. Or, il est beaucoup plus facile de s’en approcher sur le territoire suisse.

La police bernoise confirme juste qu’une arrestation a eu lieu à l’hôtel, mais ne parle pas d’espionnage. «Il y a de nombreux indices, des éléments troublants, des doutes. Dans les affaires d’espionnage, les autorités ne confirment jamais», explique Ralph Weber, spécialiste de la Chine et de ses réseaux d’influence. Impossible de prouver quoi que ce soit, mais l’historienne Ariane Knüsel explique que «les affaires d’espionnage sont souvent menées par des citoyens chinois ordinaires. Ce sont rarement des professionnels».

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