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Aujourd’hui en Suisse

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L’ancien ministre de l’Intérieur gambien, Ousman Sonko, vient d’être condamné par la Suisse. Ce jugement très attendu revêt une importance particulière à plusieurs niveaux.

Dans ma sélection, il sera également question de l’exportation d’armes suisses vers des pays en guerre, d’eaux minérales en bouteille polluées et des occupations estudiantines en soutien à la Palestine qui ne connaissent pas toutes la même issue.

Bonne lecture,

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KEYSTONE/© Ti-Press

Le Tribunal pénal fédéral (TPF) a condamné mercredi l’ancien ministre de l’Intérieur gambien Ousman Sonko à 20 ans de prison pour ses crimes commis sous le régime de l’ex-dictateur Yahya Jammeh. Le jugement est qualifié d’historique.

Le TPF a estimé que les assassinats, les séquestrations et les actes de torture retenus contre Ousman Sonko s’inscrivaient dans un contexte d’attaques systématiques contre la population civile entre 2000 et 2016, et relevaient donc de crimes contre l’humanité. C’est la première fois en Europe qu’un haut responsable étatique est jugé sur la base de la compétence universelle.

Le jugement d’Ousman Sonko est donc important sur plusieurs points. Tout d’abord pour les victimes directes, puisqu’il n’y a pas encore eu de procès en Gambie contre l’ancien ministre, puis plus généralement pour le peuple gambien, qui a subi des années de répression. Enfin, la condamnation montre que la Suisse est en mesure de juger des criminels étrangers au nom de la compétence universelle.

La compétence universelle est, en droit, la compétence exercée par un État qui poursuit les auteurs ou autrices de certains crimes, quel que soit le lieu où le crime a été commis, et sans égard à la nationalité des auteurs ou des victimes. Ousman Sonko avait essayé de trouver asile en Suisse, mais il avait été reconnu par des compatriotes dans un centre de requérants et dénoncé par l’ONG Trial en 2017.

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KEYSTONE

Le Conseil fédéral veut pouvoir autoriser des exportations d’armes, y compris à un pays en guerre, lorsque «les intérêts essentiels» de la Suisse sont en jeu. Il l’a décidé lors de sa séance de mercredi.

Aujourd’hui, la Suisse interdit totalement l’exportation d’armes vers de nombreux pays en guerre, qu’ils soient impliqués dans un conflit international ou interne. Cela concerne également des pays qui violent gravement les droits humains, qui risquent d’utiliser les armes contre la population civile, ou qui risquent de transmettre le matériel à d’autres.

En demandant une dérogation à la loi fédérale sur le matériel de guerre, le Conseil fédéral veut s’octroyer «une marge de manœuvre qui lui permettrait d’adapter en cas de nécessité la politique en matière d’exportation de matériel de guerre». Il précise qu’«il sera tenu de respecter les obligations internationales de la Suisse, notamment le droit de la neutralité».

Le Parlement pourra également exercer une surveillance sur le Conseil fédéral et sera impliqué en cas d’application de la compétence dérogatoire. Le projet, qui fait suite à une demande émanant initialement de la commission de la politique de sécurité du Conseil des États, est une preuve de l’impact de la guerre en Ukraine sur la réflexion stratégique du pays neutre.

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KEYSTONE

Plusieurs eaux minérales vendues en Suisse contiennent des polluants. C’est ce que révèle une enquête des émissions A Bon Entendeur et On en Parle de la RTS.

Les deux émissions de consommation de la RTS ont fait tester une dizaine d’eaux minérales commercialisées en Suisse par deux laboratoires différents. Ces derniers y ont cherché des traces de plastique, de polluants éternels (type PFAS) et de pesticides.

Résultat: quatre marques sur les dix testées contenaient des polluants. Dans l’eau d’Henniez, qui appartient au groupe Nestlé, les scientifiques ont détecté deux pesticides, dont le chlorothalonil, un produit classé «cancérigène probable» par l’Union européenne en 2019.

L’eau Valser contenait pour sa part des traces de PFAS. Coca-Cola, propriétaire de la source grisonne, y voit le reflet de «l’impact environnemental plus large des activités humaines». Enfin, des résidus de plastique ont été trouvés dans des bouteilles de San Pellegrino (Nestlé) et Swiss Alpina (Coop).

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KEYSTONE/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Les activistes propalestiniens ont levé leur occupation de l’Université de Lausanne (UNIL) après un accord avec la direction. C’est en revanche la police qui a mis fin aux occupations des universités de Bâle et de Berne.

Mardi, la direction de l’UNIL a présenté ses engagements à une délégation d’activistes. Ils ont été acceptés dans la soirée et l’occupation a été levée. Le collectif demandait notamment l’arrêt des collaborations avec les universités israéliennes accusées de liens avec l’armée ou l’industrie militaire, à l’image de ce qui avait été fait en 2022 vis-à-vis des institutions russes.

Si la direction a refusé d’entrer en matière sur ce boycott académique, elle a annoncé la création d’une cellule d’expertise, qui sera chargée d’évaluer les collaborations scientifiques en contexte de conflit armé «sous l’angle de l’éthique, de l’intégrité scientifique, du droit international et de la liberté académique». Après la fin de l’occupation de l’UNIL, c’est désormais au tour de l’Université de Neuchâtel d’être investie par des sympathisants propalestiniens.

Le dialogue n’a en revanche pas abouti en Suisse alémanique. La police a évacué mercredi après-midi le bâtiment de l’Université de Bâle occupé par des manifestantes et manifestants propalestiniens, après l’expiration de deux ultimatums. À Berne, elle a mis fin à l’occupation de plusieurs locaux universitaires mercredi vers 5h00, dans le calme. Ici aussi, l’université avait donné un ultimatum pour quitter les lieux, non respecté.

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