Aujourd’hui en Suisse

Suisses du monde, bonjour,

La ville argovienne de Zofingue est encore sous le choc: un homme a blessé mercredi soir six personnes avec un couteau, dont une femme enceinte. La police n’a pas encore pu établir les motifs de l’agresseur, mais la piste terroriste semble écartée.

Dans cette sélection, je vous parle aussi de la ruée vers les chambres d’hôtel à Zurich en prévision de… l’Eurovision 2025, de l’occupation d’universités qui continue et de la location de montres de luxe.

Bonne lecture,

KEYSTONE / MICHAEL BUHOLZER

Six personnes ont été blessées dans une attaque au couteau mercredi soir à Zofingue, dans le canton d’Argovie. La police privilégie la piste d’un agresseur isolé.

On parle généralement peu des attaques aux couteaux en Suisse, mais celle-ci fait la une des sites d’information. Mercredi soir, un homme armé d’un couteau a blessé six personnes dans la petite ville de Zofingue. Il s’en est d’abord pris à un passant à la gare, avant d’agresser au hasard plusieurs autres personnes.

Retranché dans une maison, l’agresseur a finalement été arrêté par la police, qui avait mis en place une vaste opération. L’assaillant serait un Espagnol de 43 ans présentant un «comportement psychique inhabituel», selon le Ministère public, qui précise qu’il n’existe aucun contexte terroriste en l’état actuel de l’enquête. L’homme aurait déposé une demande d’asile en Suisse lundi, avant de la retirer mardi, selon SRF.

Le quotidien régional Aargauer Zeitung rapporte le témoignage d’un lecteur dont la femme enceinte aurait été attaquée par l’inconnu «avec un objet métallique». «J’étais au téléphone avec elle. Elle a vu l’homme. Il lui a dit bonjour, puis l’a saisie par-derrière et l’a frappée», raconte ce Bâlois. Sa femme a été blessée à la tête, mais pas au ventre. «Elle est toujours à l’hôpital et a le visage tuméfié, mais elle va bien. Heureusement, il n’est rien arrivé à l’enfant», rassure le futur papa.

• Le sujetLien externe de la RTS
• Lire l’articleLien externe de Blick
• L’attaque sur le siteLien externe de France Info

KEYSTONE

Les fans du concours de l’Eurovision de la chanson (ESC) se ruent déjà sur les chambres d’hôtel à Zurich. Grâce à la victoire de Nemo, l’événement aura lieu en Suisse en 2025, mais la date et le lieu exacts ne sont pourtant pas encore connus.

«En 30 ans d’hôtellerie, je n’ai jamais vu cela», confie Bruno Schenk, qui gère l’Hôtel Engimatt à Zurich. Dès que la victoire de Nemo à l’ESC a été connue dans la nuit de samedi à dimanche, les réservations de chambres pour mai 2025 sont arrivées les unes après les autres. La clientèle vient de toute l’Europe.

Les gens spéculent sur le fait que l’ESC aura lieu le 10 ou le 17 mai 2025 à Zurich. La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR / dont fait partie swissinfo.ch), responsable de ce grand événement, ne décidera probablement qu’en septembre du lieu précis et de la date du concours. Selon la plateforme de réservation Booking.com, 90% des offres hôtelières à Zurich ne sont déjà plus disponibles à cette date.

Conséquence de ce regain d’intérêt: les prix des chambres d’hôtel s’envolent. Pendant l’ESC 2023 à Liverpool, les prix des hôtels ont augmenté en moyenne de 380%. À Zurich, l’hôtel Engimatt a également augmenté ses prix pour mai 2025, mais de manière modérée. D’autres établissements, à l’image de l’Ibis Styles de Zurich, ont fait preuve de moins de retenue et ont déjà plus que doublé leurs tarifs.

• L’articleLien externe du Tages Anzeiger (en allemand / payant)
• Nemo offre à la Suisse un triomphe à l’Eurovision – swissinfo.ch

KEYSTONE / MARTIAL TREZZINI

Les occupations d’universités ne sont pas terminées en Suisse. Après l’installation d’un collectif propalestinien mercredi dans le hall de l’aula de l’Université de Neuchâtel, une nouvelle occupation a débuté ce jeudi à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

L’Université de Neuchâtel était la seule université de Suisse romande à ne pas avoir été occupée, c’est désormais chose faite. Comme ailleurs, les manifestantes et manifestants neuchâtelois réclament notamment l’évaluation des collaborations de l’établissement avec des institutions israéliennes.

Le collectif a accepté mercredi vers 22h de suspendre momentanément l’occupation. Le rectorat, qui a menacé de déposer plainte pour violation de domicile, s’est dit prêt à recevoir le collectif pour un échange de vues si l’occupation se terminait sur une base volontaire.

Du côté de Lausanne, une nouvelle occupation, réunissant une cinquantaine de personnes et qui ne bloque pas les salles de cours, a débuté à midi sur le campus de l’EPFL. «Alors que la semaine dernière, l’EPFL avait fait appel aux forces de l’ordre pour une occupation au même endroit afin de déloger ses étudiants, ce rassemblement est mis sous le signe du dialogue», explique de son côté les manifestantes et manifestants.

«Je crains pour la réputation de l’ensemble du système académique suisse», indique de son côté Christian Leumann, recteur de l’Université de Berne, où des manifestants ont aussi été évacués, au journal 24 Heures. Il rappelle que le rôle des universités est d’effectuer un travail scientifique rigoureux et pas de devenir des activistes politiques. «Sinon nous ferons la même chose que la politique et il n’y aura plus besoin de nous», dit-il.

• Le sujet de la RTSLien externe à l’Université de Neuchâtel
• Une nouvelle occupation propalestinienne lancée à l’EPFLLien externe – RTS
• «Je crains pour la réputation du système académique suisse»Lien externe – l’interview de Christian Leumann dans 24 heures

Fraudes, vols et brigandages: les montres de luxe suisses sont des cibles de choix. KEYSTONE

Vous souhaiteriez porter une montre de luxe, mais vous n’avez pas les moyens de vous l’offrir? Vous ne pourrez malheureusement plus en louer une, car le service de partage de montres de luxe en Suisse a mis la clef sous la porte.

L’entreprise DIALS permettait à tout un chacun de louer ou de mettre des montres en location, d’une valeur marchande égale ou supérieure à 4000 francs. Elle louait ensuite les bijoux pour 150 francs par mois. «Pourquoi acquérir un bien quand on peut le partager? Et cela est aussi valable pour les produits de luxe», expliquait dans les médias Robin Vogelsang, un des fondateurs de la firme.

En janvier dernier, les fondateurs de la plateforme ont toutefois dû la débrancher. Le problème: certaines personnes ne rendaient jamais les montres louées et la firme ne parvenait pas à les identifier. «La viabilité à long terme de cette offre n’était plus assurée», a confié Julian Vogelsang.

L’échec du service de partage de montres de luxe rappelle celui de Toke Match, une plateforme japonaise qui reposait sur le même concept. Une partie de ses clients n’avaient pas pu récupérer les montres mises en location. Plus de 800 montres de marques suisses haut de gamme avaient disparu. L’entreprise a été dissoute et son patron est recherché par Interpol.

• Lire l’article de ma collègue Tomoko Muth
• Des centaines de montres de luxe suisses ont disparu au Japon – swissinfo.ch
• Rolex ou comment une suiveuse discrète est devenue reine de l’horlogerie – swissinfo.ch