
Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
«La Suisse n’existe pas». Avec ces quelques mots inscrits en lettres blanches sur fond rouge, l’artiste franco-suisse Ben avait provoqué une polémique. C’était en 1992 à Séville, dans le pavillon suisse de l’Exposition universelle.
Aujourd’hui, le monde de l’art pleure sa disparition. Benjamin Vautier est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 88 ans, mais ses formules provocatrices incitant à la réflexion resteront dans les mémoires.
Dans cette sélection, nous (re)parlerons aussi de la condamnation de la Suisse par la CEDH pour inaction climatique et d’avions de combat qui atterrissent sur l’autoroute.
Bonne lecture,

La Suisse ne doit pas donner suite à sa condamnation pour inaction climatique par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). La Chambre haute du Parlement a largement adopté mercredi une déclaration qui rejette le jugement rendu en avril dernier.
Le Conseil fédéral devra expliquer aux autres États membres du Conseil de l’Europe que la Suisse en fait déjà assez en matière climatique, selon le texte adopté par les sénatrices et sénateurs. Il faut reconnaître la valeur de la CEDH et de ses arrêts mais, en Suisse, c’est le Parlement qui décide des lois, a argumenté le sénateur socialiste Daniel Jositsch. Ce dernier considère que la Cour a dépassé les limites de l’interprétation de la loi dans ce dossier.
La sénatrice verte Céline Vara a au contraire exprimé sa «consternation» face à cette «honte», «qui nous met au même niveau que la Russie», en refusant de respecter un arrêt de la CEDH. Selon elle, c’est un signal catastrophique pour la protection du climat et pour les générations futures. Alors qu’au cours des débats, la droite a reproché à la CEDH de dépasser son rôle, la gauche a estimé au contraire que c’est la Chambre haute qui outrepasse ses compétences avec une telle déclaration.
À l’origine de la plainte auprès de la CEDH, «Les Aîné-es pour le climat Suisse» ont «contesté vigoureusement» l’ingérence politique du Parlement dans une décision judiciaire. Le collectif appelle les parlementaires, et la Chambre basse qui se prononcera la semaine prochaine sur un texte semblable, à respecter le droit.
- Lire la dépêche de Keystone-ATS
- La politique climatique de la Suisse viole les droits de l’homme, selon la CEDH – swissinfo.ch
- «Ce jugement pourrait constituer un autogoal pour les idées écologistes» – swissinfo.ch
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Des avions de combat F/A-18 ont atterri et décollé ce mercredi sur l’autoroute entre Payerne et Avenches, dans le canton de Vaud. Ce type d’exercice des Forces aériennes suisses n’avait plus eu lieu depuis 1991, pendant la guerre froide.
L’exercice de l’armée a suscité beaucoup d’attention en Suisse. Si l’événement n’était pas public, quelque 300 personnes invitées ont pu y assister depuis une tribune montée pour l’occasion. Il était également retransmis en direct à la télévision publique alémanique SRF.
Baptisée «Alpha Uno», l’opération permet à l’armée de s’entraîner à décentraliser ses activités. Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) explique que l’exercice est indispensable, car tous les moyens des Forces aériennes sont actuellement concentrés sur les trois bases de Payerne, Meiringen (Berne) et Emmen (Lucerne), ce qui les rend vulnérables en cas d’attaque.
L’armée n’avait plus conduit un tel exercice depuis 33 ans. Elle estime qu’en raison de la situation géopolitique particulièrement tendue, le temps est venu pour elle de tester à nouveau sa capacité à disperser les forces aéronautiques. Le tronçon d’autoroute près de Payerne avait déjà été préparé pour des exercices d’avions de combat lors de sa construction en 1995.
- Le sujetLien externe de RTS
- La Suisse et les avions de combat, une longue histoire de batailles politiques – swissinfo.ch

L’artiste franco-suisse Benjamin Vautier, dit Ben, a été retrouvé mort à son domicile près de Nice à l’âge de 88 ans. Ses slogans rédigés en lettres manuscrites blanches sur fond noir ont accompagné et marqué les générations.
L’artiste Ben «a été découvert sans vie à son domicile», a indiqué le Parquet de Nice, précisant que les premiers éléments de l’enquête font état d’une plaie par arme à feu. Une enquête «en recherche des causes de la mort est ouverte», a ajouté le Parquet. Selon plusieurs médias, Ben se serait suicidé à la suite du décès de son épouse Annie Vautier d’un AVC, survenu mardi.
«À quoi sert l’art?», «Le nouveau est-il toujours nouveau?», «Que faites-vous ici?» ou «Mon plus grand souci, c’est moi». Benjamin Vautier, de son vrai nom, était l’auteur de formules tracées d’une écriture arrondie, qui semblent au premier abord sorties de la tête d’un écolier, mais qui bousculent en réalité les certitudes.
«Ce formidable artiste qui incarne une grande part de la culture à Nice nous a quittés», a posté le maire de Nice Christian Estrosi sur Instagram. «Hier, j’apprenais la disparition d’Annie sa femme. Ils sont réunis comme ils l’ont toujours été», détaille-t-il. «Il me manque déjà. Il nous manque déjà terriblement. La Ville lui rendra hommage à la hauteur de son génie», conclut Christian Estrosi.
- Le sujetLien externe de la RTS
- Ce que l’on sait du décès de l’artiste Ben à NiceLien externe – Nice Matin
- Ben, artiste de l’écriture, est mortLien externe – Le Monde

Depuis plus d’une année, un conflit sanglant ravage le Soudan. Il est pourtant éclipsé par la guerre en Ukraine ou dans la bande de Gaza. Les Soudanais de Suisse s’organisent pour attirer l’attention sur cette catastrophe humanitaire.
Le conflit au Soudan a déjà provoqué le déplacement d’au moins 8,5 millions de personnes et laissé derrière lui une destruction généralisée. Selon l’ancien représentant spécial de l’ONU pour le Soudan, Volker Perthes, il s’agit de la plus grande crise humanitaire du monde. Pourtant, l’Europe n’y prête que peu d’attention.
La communauté soudanaise de Suisse a créé l’association Sudanese Swiss Charity pour récolter des fonds pour des organisations humanitaires. «Lorsque la guerre a éclaté l’année dernière, nous savions que nous devions faire quelque chose. Nous sommes tristes de voir que le Soudan est oublié par les médias internationaux», regrette Nagla Fathi, la fondatrice de l’organisation.
Mais pourquoi cette guerre est-elle oubliée par l’opinion publique mondiale? Notamment parce que le conflit est complexe. «On le présente souvent comme si deux groupes ennemis s’attaquaient l’un à l’autre comme des animaux», déplore Roman Deckert, analyste indépendant du Soudan. On utilise ainsi des images racistes et on a le sentiment de n’y être pour rien, selon ce dernier.
- Lire notre article
- «Le Soudan est devenu l’une des plus grandes crises humanitaires dans le monde» – swissinfo.ch
- Crises oubliées: l’impossible travail des humanitaires – swissinfo.ch

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