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Prison d'Orbe

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

On a beaucoup parlé récemment des prisons suisses. Contrairement aux clichés, les conditions n’y sont pas si bonnes. À Porrentruy, elles sont même «inhumaines et dégradantes», comme le concluait récemment une commission.

Aujourd’hui, une statistique sur le taux de suicide dans les établissements pénitentiaires suisses en comparaison européenne semble appuyer ce constat. Les détenus du pays se donnent en moyenne quatre fois plus souvent la mort qu’ailleurs sur le continent.

Je vous parle aussi de la menace cyber russe à l’approche du sommet du Bürgenstock, de l’activité parlementaire à Berne et des élections européennes.

Bonne lecture,

Prison d'Orbe
Keystone / Jean-Christophe Bott

Le taux de suicide dans les prisons suisses est quatre fois plus élevé que dans celles du reste de l’Europe, selon un rapport publié jeudi.

20 détenus sur 10’000 se sont ôté la vie en Suisse en 2022. Un taux qui place largement le pays dans la catégorie des «mauvais élèves», où seule la Lettonie fait pire avec presque 22 suicides sur 10’000 prisonniers. En comparaison, la moyenne européenne dépasse à peine les 5 sur 10’000, selon cette étude de l’Université de Lausanne réalisée pour le compte du Conseil de l’Europe.

Mais comment expliquer ce constat? Interrogée par la RTS,Clara Pfeiffer, membre bénévole de l’Observatoire citoyen des morts dans les prisons suisses, parle de «suicides chroniques» dus notamment aux «conditions de détention catastrophiques» dans les prisons helvétiques. La surpopulation de plusieurs établissements pénitentiaires serait un autre facteur, explique-t-elle.

Récemment, la prison de Porrentruy dans le Jura avait été épinglée par une commission de prévention de la torture. Cette dernière jugeait les conditions de détention «inhumaines et dégradantes» en raison de la vétusté des lieux, situés dans un château. Sous pression, le gouvernement du canton s’est prononcé en faveur d’une fermeture de l’établissement lorsqu’une nouvelle prison sera construite.

Bürgenstock
Keystone / Urs Flueeler

À une dizaine de jours de la conférence pour la paix en Ukraine organisée par la Suisse, l’Élysée confirme la venue au Bürgenstock du président français Emmanuel Macron.

Pour rappel, quelque 80 États et organisations ont à ce jour confirmé leur présence, selon le gouvernement suisse qui indique avoir envoyé 160 invitations. Alors que la Chine et le Brésil ont annoncé leur boycott de la rencontre, l’un des grands enjeux pour les autorités suisses sera de mobiliser suffisamment de pays dits du Sud global. Côté américain, c’est la vice-présidente Kamala Harris qui est attendue sur les hauteurs du lac des Quatre-Cantons.

La Russie n’est quant à elle pas invitée. Moscou tente d’ores et déjà de faire échouer la rencontre en la décrédibilisant. La semaine dernière, la présidente de la Confédération Viola Amherd était attaquée personnellement sur une chaîne de la télévision russe. On craint désormais une vague de cyberattaques.

La SSR – société mère de swissinfo.ch – sera chargée de la retransmission des discours officiels et conférences de presse, ce qui fait d’elle une cible potentielle. «Le scénario du pire serait que nos programmes soient coupés ou alors modifiés avec par exemple de la propagande à la place de l’info», indique à la RTS Michel Gachet, responsable de la sécurité de l’information. Des mesures de prévention seront mises en place.

Parlement suisse
Keystone / Anthony Anex

En session à Berne, le Conseil national s’est prononcé jeudi en faveur d’une inscription au code pénal du harcèlement obsessionnel, ou «stalking» en anglais.

Une large majorité (151 voix contre 29) des parlementaires de la Chambre basse soutiennent le projet. Celui-ci prévoit que ce type de harcèlement figure comme infraction spécifique au code pénal.

Le «stalking» – par exemple le fait de recevoir des appels à toute heure, des lettres au contenu menaçant, de se faire suivre dans la rue – n’est aujourd’hui pas reconnu comme délit. Il est donc difficile de le poursuivre en justice. «Le harcèlement obsessionnel se caractérise par la répétition de comportements qui ne sont pas forcément pénaux individuellement. […] C’est vraiment la répétition des faits qui est problématique», explique à la RTS l’avocate Anny Kasser-Overney.

Selon elle, ce changement aurait aussi une portée symbolique. Les victimes se sentiraient plus légitimes et les auteurs plus responsabilisés. Une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison est prévue. Le Conseil des États doit encore se pencher sur le projet.

Bureau de vote
AP Photo/Polfoto, Jens Dresling

Le coup d’envoi des élections européennes a été lancé jeudi aux Pays-Bas. Alors que 370 millions d’Européens et Européennes dans 27 pays sont appelés à se rendre aux urnes d’ici dimanche, mon collègue Benjamin von Wyl s’est entretenu avec le politologue Giorgio Malet.

Si une poussée des droites nationalistes est attendue, ce spécialiste de la politique européenne à l’EPFZ s’attend à ce que les élections n’engendrent que peu de changements pour l’Union européenne.

«La droite radicale est passée d’une attitude sceptique à une position critique vis-à-vis de l’UE. Elle ne demanderait plus une sortie pure et simple, car tout le monde a pu constater que cette stratégie ne payait pas vraiment», estime Giorgio Malet. Il rappelle que des clivages existent au sein de la droite radicale et s’attend à une continuité de la coalition gouvernementale (conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux).

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