Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Au lendemain d’un dimanche de votations, c’est habituellement leur résultat qui fait la une de l’actualité suisse.
Mais aujourd’hui, qui est aussi un lendemain d’élections européennes, ce sont surtout ces dernières qui occupent les rédactions du pays. Et particulièrement la décision annoncée hier soir par le président français Emmanuel Macron de dissoudre le Parlement français, en réponse à la percée du Rassemblement national.
Je vous parle du vote des Suisses de l’étranger, de celui des Français de Suisse sur l’Europe, du Bürgenstock à J-5, et de la folle cavale d’une retraitée saint-galloise.
Bonne lecture,
Les Suisses ont rejeté dimanche l’initiative populaire du Parti socialiste qui voulait plafonner à 10% du revenu les dépenses des ménages pour les primes maladie. Du côté de la Cinquième Suisse, un léger «oui» a été enregistré.
Les Suisses de l’étranger ont ainsi accepté le texte à 50,9%, alors que le peuple dans son ensemble l’a clairement refusé avec 55,5% des voix. Une acceptation plus marquée qui reflète le positionnement en moyenne plus à gauche de la diaspora, mais aussi le fait que cette population n’était pas directement concernée par le financement de cette mesure, principal moteur du scepticisme à l’intérieur des frontières.
Sur les trois autres objets fédéraux, le vote de la Cinquième Suisse s’est aligné sur celui de l’électorat national. La réforme de la loi sur l’électricité visant à stimuler les énergies renouvelables a été plébiscitée en Suisse (68,7%) et encore plus à l’étranger (76,2%).
La participation des Suisses de l’étranger était toutefois plus faible que d’habitude. Peut-être en raison des objets portant sur des thèmes plutôt domestiques. Dans les 12 cantons qui comptabilisent séparément le vote des Suisses de l’étranger, environ 36’400 bulletins ont été rentrés sur 156’500 personnes inscrites, soit un taux de participation de 23,3%, inférieur à la moyenne de 26% observée lors des votations fédérales des cinq dernières années.
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- (Re-lire) notre analyse des résultats des votations de dimanche
- Voir les réactions à Berne des opposants et des partisans à l’initiative sur les primes
- Après le «Röstigraben des primes», l’idée d’une caisse unique adaptable aux cantonsLien externe (RTS)
Le résultat des élections européennes était également très attendu. Et comme le prévoyaient les sondages, le nouveau Parlement sera plus conservateur. Avec notamment une percée des partis d’extrême droite.
En France, la poussée du Rassemblement national, qui obtient 32% des voix, a incité Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Un pari risqué pour le président français qui – en cas de défaite lors des élections législatives qui auront lieu dans quelques semaines à peine – pourrait être contraint de gouverner aux côtés d’un Premier ministre issu du parti d’extrême droite de Marine Le Pen.
Mais comment les Français de Suisse ont-ils voté? Différemment de leurs compatriotes de l’Hexagone, selon les dernières estimations disponibles. Arrivée en deuxième position avec 14,6% des voix, la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, a obtenu 23,6% des bulletins comptabilisés en Suisse.
Sorti gagnant en France avec 31,4% des voix, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, n’arrive quant à lui qu’en cinquième position chez les Français de Suisse, avec 9,12% des suffrages. Les deuxième, troisième et quatrième places sont occupées par Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique, 19,8% ), Marie Toussaint (Les Écologistes, 12,8%) et Manon Aubry (La France insoumise, 9,7%) respectivement.
- Le suivi des résultatsLien externe par pays de la RTS
- Pour consulterLien externe les résultats des différentes circonscriptions
- Pourquoi Macron a décidé de dissoudre et de prendre tous les risquesLien externe (Blick)
- La dissolution de l’Assemblée nationale pourrait propulser le RN à MatignonLien externe (RTS)
À J-5 de la conférence pour la paix en Ukraine, organisée par la Suisse dans le palace du Bürgenstock, le Conseil fédéral a fait le point lundi sur l’avancée des préparatifs. La déclaration finale fait l’objet de «consultations intenses», a-t-il notamment affirmé.
À ce jour, quelque 90 États et organisations internationales ont confirmé leur venue sur les hauteurs du lac des Quatre-Cantons. La moitié de ceux-ci seront représentés au niveau des chefs d’État et de gouvernement, ont indiqué les autorités helvétiques. «Un chiffre assez remarquable», s’est félicitée la présidente de la Confédération, Viola Amherd.
«Chaque jour, il y a des surprises. Un pas en avant et un pas en arrière», a quant à lui déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis. Et si la Russie n’a pas été invitée, le Tessinois a rappelé que la paix ne pourrait se faire sans elle. La Chine ne devrait pas participer, ni le Brésil malgré la présence à Genève jeudi du président Lula.
Preuve des tensions autour de la conférence du Bürgenstock, une augmentation «massive» des cyberattaques a été observée ces dernières semaines, a déclaré le gouvernement. Concernant la sécurité de la rencontre pour laquelle un maximum de 4000 militaires seront mobilisables, les autorités se disent prêtes.
- Voir le sujetLien externe de la RTS
- Un sommet sur la paix sans la Russie?Lien externe «On assume, c’est notre choix», répond Berne (Le Temps, abonnement)
- Conférence sur l’Ukraine: la diplomatie dans un décor chargé d’histoire (swissinfo)
- Thomas Greminger: décider au Bürgenstock de «moyens pour impliquer Moscou» (ATS via swissinfo)
L’histoire folle avait fait les titres des médias suisses l’an dernier. Victime d’une arnaque concernant un faux héritage, une retraitée saint-galloise était arrêtée en Colombie pour trafic de cocaïne et condamnée à cinq ans de prison. L’émission Mise au Point de la RTS a retrouvé sa trace…
… à quelque 9’000 km de Bogota, en Suisse. Alors qu’elle risquait de retourner en prison, la sexagénaire a choisi de fuir. Un vol interne suivi d’un passage au Brésil en tuk-tuk lui permettent de s’envoler pour l’Europe. Destination finale: Gams, un petit village du canton de Saint-Gall.
Furieux, le juge colombien qui l’a condamnée accuse la Suisse d’être derrière sa fuite. Une accusation que dément catégoriquement le Département fédéral des affaires étrangères. La Suissesse est sous mandat d’arrêt international, mais selon la loi suisse ne peut pas être extradée. Ses ennuis judiciaires ne sont pas terminés, car le Ministère public de Saint-Gall a ouvert une nouvelle procédure en Suisse.
- Voir l’émissionLien externe de Mise au Point (RTS)
- Condamnée pour trafic de drogue en Colombie, une retraitée suisse clame son innocence (RTS via swissinfo, 2023)
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