Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Déjà largement favori après le premier tour, Alain Berset est devenu mardi, au terme du second tour, le premier Suisse élu secrétaire général du Conseil de l’Europe. Le Fribourgeois souhaite désormais donner plus de visibilité à cette institution.
Objets des votations du 24 novembre, poursuite des épisodes météorologiques intenses et hausse des prix du billet d’avion complètent ma sélection du jour.
Bonne lecture,
Mardi soir, au deuxième tour du scrutin, l’ancien conseiller fédéral Alain Berset a remporté l’élection au poste de secrétaire général du Conseil de l’Europe. Le 18 septembre, il prendra la direction pour cinq ans d’un organe qui réunit 46 États, dont la Suisse, et quelque 1800 collaboratrices et collaborateurs.
Alain Berset entend redonner de la visibilité à l’organisation. «Le Conseil de l’Europe doit retrouver un poids politique pour réaffirmer les valeurs communes à toute l’Europe», a-t-il déclaré mercredi à Strasbourg, au lendemain de son élection. Dans une première allocution mardi, il avait déjà annoncé la mise en place d’une task force sur l’Ukraine.
La presse helvétique et internationale a gentiment raillé une élection très suisse. Ainsi, le quotidien français L’Alsace constate qu’«en ces temps pour le moins troublés, certaines élections peuvent se dérouler dans le plus grand des calmes. Même les nombreux journalistes helvètes présents pour le scrutin n’ont qu’à peine élevé la voix au moment du résultat: au Palais de l’Europe, la ‘suissitude’ commence déjà».
Pour le quotidien Le Temps, «le Conseil de l’Europe est souvent critiqué pour ses processus assez lents. Peut-être un peu à l’image de la démocratie suisse. Cela ne devrait donc pas trop dépayser Alain Berset.»
- Retour sur l’élection par la RTS
- Alain Berset veut un engagement fort pour garantir la démocratie et l’État de droitLien externe (RTS)
- L’articleLien externe de L’Alsace
- L’articleLien externe du Temps
Extension des autoroutes, droit du bail et financement uniforme des prestations de soins figureront au menu des votations du 24 novembre prochain. Ainsi en a décidé le Conseil fédéral mercredi.
L’Association transports et environnement (ATE) a déposé un référendum contre des projets de développement autoroutier du Conseil fédéral et du Parlement. L’alliance dénonce «une frénésie de construction autoroutière» au sujet de six projets, dont plusieurs concernent des élargissements de portions d’autoroute, notamment près de Berne. Le texte est soutenu par plusieurs organisations, ainsi que par les Vert-e-s et le PS.
Le second objet en votation le 24 novembre portera sur la réforme du droit du bail. Le Parlement a validé deux projets en la matière. Le premier a pour but d’empêcher les sous-locations abusives. Le second vise à simplifier les résiliations du bail pour besoin propre. L’Association des locataires ASLOCA entend faire barrage à un «durcissement», qui conduira «à une nouvelle explosion des loyers, et ce dans un contexte où les logements à un prix abordable se font rares».
Le dernier référendum concerne le projet de financement uniforme des soins ambulatoires, stationnaires et de longue durée. Il a été déposé par le Syndicat des services publics (SSP), qui considère que le nouveau système donnerait trop de pouvoir aux caisses maladie. Actuellement, les cantons financent les prestations stationnaires à hauteur d’au moins 55%, le reste étant pris en charge par les assureurs maladie. Dans le secteur ambulatoire, les prestations sont assumées à 100% par l’assurance obligatoire des soins. Le projet prévoit un financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires entre les cantons et les caisses maladie.
- Les explicationsLien externe de la RTS
De violents orages très locaux ont sévi mardi en fin de journée en Suisse romande, causant de gros dégâts matériels, mais pas de blessé, notamment à Morges et ailleurs dans le canton de Vaud. La situation se normalise désormais et la ville nettoyait mercredi ses rues et ses caves.
C’est à Morges que les images d’inondations étaient les plus impressionnantes. Les forts orages mardi en fin de journée ont fait sortir de son lit la rivière du même nom. «On était bien au-delà de la crue centennale» à Morges, a déclaré mercredi matin le porte-parole de la police cantonale, Jean-Christophe Sauterel. Le débit de la Morges a atteint 45 m3/seconde, alors que le niveau d’une crue centennale est de 34 m3/seconde.
La circulation au centre-ville de Morges a pu reprendre mercredi matin. Certains commerces, victimes d’inondations et de coulées de boues, resteront cependant fermés. Des bâtiments ont subi de gros dégâts. Les pompiers ont effectué 187 interventions. L’Établissement cantonal vaudois d’assurance (ECA) s’attend à recevoir entre 2000 et 3000 déclarations de sinistres. Les dommages pourraient avoisiner les 20 millions de francs, selon une première estimation.
Le trafic a également repris mercredi matin à l’aéroport de Genève. L’espace aérien au-dessus de la ville avait été fermé durant deux heures mardi soir en raison d’une inondation dans le sous-sol du centre de contrôle de Skyguide, causé par les fortes intempéries. Trente vols à l’arrivée et 22 au départ de Genève ont été annulés.
- Les imagesLien externe de la RTS
- Une situation normaliséeLien externe mercredi matin (RTS)
- L’information de la RTS sur l’aéroport de GenèveLien externe
Lufthansa et sa filiale Swiss ont annoncé mardi augmenter le prix de tous leurs vols européens. Le supplément doit couvrir une partie des frais liés aux exigences environnementales de la Commission européenne.
L’Union européenne a décidé d’imposer des quotas sur l’utilisation par les compagnies aériennes de carburants plus durables que le kérosène. «Le groupe aérien ne sera pas en mesure de supporter seul les coûts supplémentaires croissants résultant des exigences réglementaires dans les années à venir», a justifié Lufthansa, qui a donc décidé de monter ses prix.
La part de sustainable aviation fuel (SAF) doit progressivement augmenter pour atteindre 70% en 2050. Mais aujourd’hui, la production et la demande sont embryonnaires. Si bien que les SAF sont trois à cinq fois plus chers que le kérosène fossile, selon Lufthansa.
Le supplément tarifaire s’appliquera pour tous les vols prévus à partir du 1er janvier 2025, au départ des 27 pays de l’Union européenne ainsi que du Royaume-Uni, de la Norvège et de la Suisse, a indiqué la compagnie. Son montant variera de 1 et 72 euros, «en fonction de l’itinéraire et du tarif de vol» .
- L’articleLien externe de la RTS
- Une entreprise suisse veut alimenter les avions en kérosène vert
- Des chercheurs suisses sur la piste des carburants verts pour avions
Dans le podcast de la RTS «Nos esclaves», le journaliste Cyril Dépraz a enquêté sur l’histoire complexe de la participation suisse à l’esclavage. À travers des archives inédites, des rencontres avec des historiennes et des historiens, mais aussi des témoignages de descendants d’esclaves, il revient sur ce pan méconnu de l’histoire suisse. Et met en lumière le déni des autorités fédérales quant à leurs responsabilités.
«Je suis contente que la Suisse n’ait jamais participé à ces histoires d’esclavage ni à la colonisation», déclarait en 2017 Doris Leuthard, alors présidente de la Confédération, lors d’un voyage au Bénin. Or, si les autorités suisses ont toujours nié avoir pris part aux horreurs de l’esclavage, les recherches historiques actuelles montrent une tout autre réalité.
En effet, bien que la Suisse n’ait jamais possédé de colonies ni entretenu de flotte négrière, ses marchands et financiers ont participé activement à la traite atlantique, ses colons ont exploité des personnes esclavagisées, ses mercenaires ont participé à la répression des révoltes. Tout cela avec l’approbation des autorités fédérales, raconte Cyril Dépraz dans son podcast «Nos esclaves», fruit de deux ans d’enquête.
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