Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Espérons pour la présidente de la Confédération, Viola Amherd, que ses collègues du Conseil fédéral n’aient pas la dent dure. Car il semblerait que la Valaisanne les ait pris par surprise au sujet du budget de l’armée, et ce à la veille de leur sortie annuelle, précisément en Valais.
Je vous parle également d’une école inclusive toujours plus remise en question et des erreurs de calcul de la Confédération lors des élections fédérales d’octobre 2023.
Bonne lecture,
Mercredi, la ministre de la Défense, Viola Amherd, a profité de la séance hebdomadaire du gouvernement pour proposer un fonds spécial de 10 milliards de francs pour l’armée. C’est ce que révèle le quotidien alémanique Tages Anzeiger.
Si Viola Amherd n’avait pas protesté quand la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, avait retardé l’augmentation du budget de l’armée votée par le parlement, elle a désormais changé d’avis. C’est ce que rapporte le Tages Anzeiger, qui indique également que plusieurs ministres auraient exprimé des critiques, voire de l’irritation, lors de la demande surprise de Viola Amherd.
Dans le détail, la conseillère fédérale espère que le nouveau fonds de l’armée pourra s’endetter auprès du Département des finances à hauteur de 10 milliards de francs. Cet emprunt permettrait d’augmenter le budget de la Défense à 1% du produit intérieur bruit d’ici à 2030, au lieu de 2035 comme prévu.
Le fonds serait créé par une loi spéciale soumise à référendum. Pour respecter le double frein à l’endettement, l’argent devrait être remboursé à partir de 2045. Les autres membres du Conseil fédéral se demandent où le département de la Défense trouvera l’argent nécessaire. Ils ont renvoyé le projet chez Viola Amherd, qui va devoir apporter de nombreuses précisions et affûter ses arguments.
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- Réponses à vos questions sur l’armée suisse
Le concept d’école inclusive, qui consiste à intégrer le plus grand nombre d’enfants possible dans les classes ordinaires, peut-il fonctionner? Sujet de discorde depuis plusieurs années, surtout en Suisse alémanique, elle est régulièrement questionnée.
Le Parti libéral-radical (PLR / droite) a récemment lancé un grand débat sur l’école, déclarant que l’école inclusive «désavantage les enfants rencontrant des difficultés d’apprentissage et entrave l’enseignement ordinaire». Le principe de vouloir accueillir la plus grande partie possible des élèves à besoins éducatifs particuliers dans les classes ordinaires est largement soutenu, mais la mise en œuvre diffère grandement entre cantons.
Ces derniers mois, l’école inclusive a été source de fortes tensions dans certains cantons alémaniques. À Bâle-Ville, le syndicat du personnel enseignant a lancé une initiative qui réclame des classes spéciales de rattrapage pour les enfants qui rencontrent des difficultés à s’intégrer dans une classe ordinaire. C’est l’approche adoptée par le canton de Lucerne lors de la rentrée 2023.
Le Valais et le Tessin font office de précurseurs et de modèles en matière d’inclusion à l’école. Le canton italophone bénéficierait de sa proximité avec l’Italie, où les élèves en situation de handicap sont inclus dans les classes ordinaires depuis les années 1970. En Romandie, le mécontentement gagne du terrain dans plusieurs cantons. En premier lieu, le manque de ressources et la forte augmentation de la charge de travail sont pointés du doigt.
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- L’école en Suisse, entre inclusion et exclusion
Jeudi et vendredi, le Conseil fédéral se promène en Valais pour sa traditionnelle sortie annuelle. Comme le veut la coutume, c’est la présidente de la Confédération, en l’occurrence Viola Amherd, qui emmène ses collègues dans son canton.
Pour leur excursion de deux jours en terres valaisannes, les conseillères et conseillers fédéraux se sont d’abord rendus en train à Sion en matinée. L’après-midi, ils ont rallié le Haut-Valais (partie alémanique du canton).
«On se réjouit de partager ce moment de convivialité et d’échange avec vous», a lancé Viola Amherd à la centaine de personnes venues accueillir le Conseil fédéral en vieille ville de Sion sous un soleil estival. La présidente du conseil général de Sion Virginie Rossier a d’ailleurs salué «la simplicité» avec laquelle cette rencontre se fait, «sans protocole de sécurité démesuré».
Le président du Conseil d’État valaisan, Franz Ruppen, a quant à lui souhaité au Conseil fédéral de ne pas parler travail. «Une course d’école est avant tout faite pour créer et resserrer les liens, échanger, s’émerveiller, rire», a-t-il argué, faisant apparaître des sourires sur les visages des gens présents.
- La dépêche ATS
Après les erreurs de calcul lors des élections fédérales, l’Office fédéral de la statistique (OFS) va moderniser son infrastructure et standardiser la transmission des données des cantons. La Confédération tire ainsi les conséquences du couac d’octobre 2023.
Lors des élections fédérales d’octobre 2023, des erreurs d’importation de données des deux cantons d’Appenzell et de Glaris avaient faussé les premiers résultats, faisant croire que Le Centre avait dépassé le PLR sur le plan national. Après avoir corrigé les résultats, le Département fédéral de l’Intérieur a fait réexaminer les processus et ordonné une enquête administrative.
L’OFS a présenté jeudi un rapport sur la mise en œuvre des correctifs à apporter. Les nouvelles recommandations concernent les ressources humaines et organisationnelles, l’infrastructure informatique, qui sera modernisée, et la standardisation des transmissions de données par les cantons.
En la matière, l’OFS entend élaborer avec les cantons une nouvelle norme commune. Elle devrait être adoptée dans le courant de l’année prochaine. L’OFS soutiendra les cantons pour son introduction et veillera à ce qu’elle soit appliquée de manière uniforme.
- Les informationsLien externe du Temps
- Le communiqué de presseLien externe de l’OFS
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