
Ilya Kabakov à Berne: l’installation des installations
A Berne, où sa carrière a débuté en 1985, le plasticien russe Ilya Kabakov présente, par le biais de dessins et d’autres documents, cinquante installations «totales». Le rêve moderne de «l’œuvre d’art totale» trouve ici une nouvelle illustration.
A Berne, où sa carrière a débuté en 1985, le plasticien russe Ilya Kabakov présente, par le biais de dessins et d’autres documents, cinquante installations «totales». Le rêve moderne de «l’œuvre d’art totale» trouve ici une nouvelle illustration.
Né en 1933 en Ukraine, Ilya Kabakov, qui a gagné son pain en illustrant des livres pour la jeunesse notamment, est devenu en quinze ans le phare de la création russe contemporaine. Ses installations combinent le pouvoir de suggestion et les allusions, souvent ironiques, à la vie en Russie sous le régime communiste et dans les «décombres» qu’a laissés ce régime, à Moscou et en province.
A Berne où a débuté sa carrière internationale, lorsque la Kunsthalle de cette ville a organisé, en 1985, sa première exposition personnelle hors de son pays, le plasticien russe propose une rétrospective de ses installations, qui adopte la forme d’une sorte de méga installation.
Ce ne sont pas moins de cinquante installations que documentent aquarelles et dessins originaux, photographies et maquettes en bois. Ces travaux sont exposés par groupes dédiés aux différentes installations. Tels Le Pavillon rouge, conçu pour la Biennale de Venise en 1993, qui associe la représentation du pouvoir «rouge» et la référence à un classique de la littérature chinoise, la politique et la poésie; ou L’Hôpital des enfants (1998), qui est la seule parmi les cinquante installations à figurer «en temps réel» dans l’exposition bernoise.
Cette présence était indispensable; L’Hôpital des enfants permet de mieux se représenter l’ambiance qui imprègne les pièces de Kabakov, que ne restituent que partiellement les dessins et les descriptifs. La simplicité du dispositif se met au service de sentiments qui, eux, ne sont jamais simples. S’y mêlent la soif de l’évasion et le sentiment de la solitude parmi la foule anonyme.
Laurence Chauvy
Musée des Beaux-arts (Hodlerstrasse 8-12, Berne, tél. 031/ 311 09 44). Jusqu’au 25 juin.

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