Lausanne accueille les espoirs de la danse
Le Prix de Lausanne débute ce lundi. Cette prestigieuse compétition de danse a pour but d'encourager les jeunes talents et de dénicher les stars de demain.
Au total, 66 jeunes danseurs du monde entier prendront part à cette 34ème édition. Mais aucun candidat suisse n’est au rendez-vous.
D’une durée de six jours, cette compétition est ouverte à des danseurs de toutes nationalités. Ceux-ci sont âgés de 15 à 17 ans et ne sont pas encore professionnels.
Cette année, 50 filles et 16 garçons été acceptés pour participer à l’ultime phase de la compétition. Les candidats proviennent de 24 pays. Et comme d’habitude, les Asiatiques sont très bien représentés avec un fort contingents de danseurs de Chine, du Japon et de Corée.
«Les danseurs asiatiques sont vraiment bons, déclare Patricia Leroy, secrétaire générale du Prix de Lausanne. Ils ont cette capacité de se concentrer et cette intensité dans leur volonté de s’améliorer dont nous commençons peut-être à manquer un peu en Occident.»
Bourses d’études
Les gagnants sont généralement récompensés par un stage d’un an dans les plus prestigieuses écoles et compagnies de danse du monde, notamment auprès du Ballet royal de Londres et du Béjart Ballet de Lausanne.
«Comparé avec d’autres compétitions de ballet, la spécificité du Prix de Lausanne est de rechercher les talents qui ont le plus de potentiel et de les récompenser avec des cours destinés à achever leur formation», déclare Patricia Leroy.
«Les autres compétitions récompensent souvent quelqu’un simplement pour avoir bien dansé un certain jour, sur une certaine scène, et cela avec une somme d’argent», poursuit-elle. Au cours de ses 33 ans d’existence, le Prix de Lausanne a permis d’offrir environ 144 bourses d’études et d’apprentissage.
Parmi les lauréats des précédentes éditions, on trouve beaucoup de grands noms du monde de la danse. Citons notamment Carlos Acosta et Alina Cococaru, du Ballet royal de Londres, ainsi que José Martinez et Laetitia Pujol de l’Opéra de Paris.
Davantage que des prix
Patricia Leroy s’empresse cependant de préciser que la compétition n’est pas juste une histoire de prix.
«Nous essayons de considérer les candidats comme des personnes à part entière et pas simplement comme des danseurs. C’est pourquoi, durant la semaine où ses déroulent les compétitions, nous offrons différents services à nos candidats», explique-t-elle.
C’est ainsi que les danseurs qui n’ont pas atteint les finales reçoivent aide et conseils pour pouvoir s’améliorer. Des danseurs de premier plan prodiguent conseils et remarques aux candidats prometteurs, afin qu’ils puissent développer leur sens artistique et leur présence sur scène.
Mais la santé des danseurs constitue également une préoccupation des organisateurs du Prix de Lausanne. «Ces dernières années, il y a eu une augmentation des troubles de l’alimentation parmi les danseurs, ainsi que dans l’ensemble de la société, explique Patricia Leroy. Nous voulons combattre ce phénomène.»
«L’une des conséquences de ces troubles est l’ostéoporose qui affecte malheureusement certains danseurs dès l’âge de 14 ans, poursuit-elle. C’est pourquoi notre médecin s’entretient avec ceux dont il pense qu’ils pourraient avoir des problèmes à l’avenir.»
Des experts conseillent également les professeurs sur la manière d’entraîner les danseurs sans causer trop de dommages au corps. Il y a aussi des séminaires sur la manière de gérer le stress sur scène et sur la façon d’appliquer du maquillage.
Des nouveautés
Quelques innovations marquent cette 34ème édition du Prix de Lausanne. Ainsi, pour la première fois, la sélection des candidats s’est faite à l’aide d’une vidéo.
En effet, trop de bons élèves n’avaient jusqu’à présent pas les moyens financiers de se rendre à Lausanne pour participer à la sélection préliminaire. Et à l’inverse, des élèves plus aisés pouvaient être présents sans pour autant posséder tout le talent requis.
Les participants ont donc dû apprendre les variations classiques chez eux sur la base d’une vidéo contenant des solos effectués par des danseurs de renom. En tout, les candidats doivent présenter deux variations classiques et une contemporaine lors du concours.
Autre nouveauté: le Prix sera davantage tourné vers le grand public. Les spectateurs pourront notamment décerner leur propre prix grâce à un coupon mis à leur disposition dans le programme. Ils pourront aussi suivre le travail des danseurs au cours de deux sessions.
Les résultats du Prix de Lausanne seront annoncés le 29 janvier au Théâtre de Beaulieu. En attendant, Patricia Leroy s’attend à une semaine d’émotions et de surprises.
«C’est comme lorsque vous traversez l’océan sur un grand navire. Tout le monde vient au départ et tout le monde sait comment cela finira. Mais dans l’intervalle, que d’espoirs, de désillusions, de découvertes et de bonheur» conclut Patricia Leroy.
swissinfo, Isobel Leybold-Johnson
(Traduction de l’anglais : Olivier Pauchard)
Le Prix de Lausanne (Concours international pour jeunes danseurs) a été créé en 1973 par Philippe et Elvire Braunschweig.
La ville de Lausanne est très active dans le domaine de la danse.
Hormis le Concours international pour jeunes danseurs, elle accueille aussi depuis 18 ans le Béjart Ballet Lausanne.
-Le Prix de Lausanne est en butte à des difficultés financières.
-Cette édition 2006 (avec un budget global de plus de 2 millions de francs) connaîtra des pertes qu’il faudra compenser en puisant dans les réserves.
-Face à ces difficultés, le Prix veut «mettre sa communication à un niveau aussi élevé que celui atteint par la danse», a affirmé son responsable du marketing.
-Le but est de convaincre un à deux sponsors supplémentaires pour l’an prochain.
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