Café plus amer au moment de l’addition
Les amateurs de café en Suisse alémanique vont faire la moue au moment de payer leur «petit noir», qui devrait augmenter de 20 à 40 centimes.
A l’approche de l’Eurofoot 2008, les cafetiers ne savent pas s’ils doivent se réjouir ou faire la grimace.
Le café coûtera bientôt 4 francs en Suisse alémanique. La nouvelle a été annoncée lundi par le président de la Schweizer Cafetier-Verbands (SCV), Hans-Peter Oettli.
Le prix moyen du café crème dans les cafés alémaniques est passé de 2,42 à 3,71 francs entre 1990 et aujourd’hui. Il a augmenté de 7 centimes en 2007 et, en 2008, la hausse va être encore plus lourde.
Le problème, c’est la flambée actuelle des prix des matières premières, y compris celui de la fève de café. Ceci ajouté à l’augmentation des salaires consentie dans la restauration au 1er janvier prochain, les cafetiers ne pourront éviter une adaptation de 5% à 8% de leurs tarifs.
Les tenanciers sont cependant libres d’appliquer leur propre politique des prix. Hans-Peter Oettli a rappelé que la tasse de café reste une des consommations les plus avantageuses dans les restaurants suisses: «un plaisir que chacun peut s’offrir».
Assouplir les tarifs
La grande majorité du café bu en Suisse l’est au domicile et il a été acheté dans le commerce détail. La part des établissements publics se situe à 11,5% et n’a pratiquement pas changé ces cinq dernières années.
Hans-Peter Oettli est favorable à une politique des prix analogue à celle pratiquée dans les pays voisins. En Italie et en France, par exemple, elle consiste à pratiquer un prix plus avantageux pour les consommations au bar. En Suisse, il n’y a que quelques établissements qui pratiquent cette solution avantageuse, a-t-il déploré.
En outre, il serait plus sympathique et mieux accepté par le client d’appliquer un tarif en fonction de la quantité, selon le président de la SCV. Un petit «ristretto» serait alors plus avantageux qu’un grand «Latte Machiatto».
L’Eurofoot 2008
Tout cela pourrait avoir une incidence lors de l’Eurofoot 2008 en Suisse. Les cafetiers ne savent pas s’ils doivent se réjouir ou s’inquiéter. D’un côté, ceux qui sont éloignés des lieux de rendez-vous des supporters craignent une baisse de leur chiffre d’affaires, a observé la directrice de la SCV, Johanna Bartholdi.
D’autre part, les cafés qui se trouvent dans les zones concernées peuvent compter sur un afflux de nouveaux clients, tout en ayant des craintes quant à leur comportement.
Johanna Bartholdi a également déploré que les cafés situés près des manifestations soient défavorisés par des limitations d’accès au trafic motorisé. Par ailleurs, les étals n’apprécient pas que l’on mette devant leur porte des marchands de toute sorte.
swissinfo et les agences
Le secteur du café emploie plus de 25 millions de personnes dans le monde, de la production à la distribution.
Les régions de production se concentrent autour de l’équateur. Répartition de la production de 2000 à 2004:
Amérique du Sud: 56 millions de sacs de 60 kilos
Asie/Océanie: 29 millions
Amérique du Nord et Centrale: 17 millions
Afrique: 15 millions.
La consommation est stable en Suisse, à quelques nuances près.
En 2006, un Suisse a bu en moyenne 1063 tasses de café, soit un nombre plus élevé que les Allemands, les Italiens ou les Américains. Il reste inférieur à celui des Finlandais, Norvégiens ou Suédois.
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