La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

Attaques contre le secret bancaire: la Suisse montre les dents

Depuis quelques années, la Suisse est soumise à une pression croissante: son fameux secret bancaire est dans le collimateur de plusieurs pays. Mais, aujourd’hui, elle n’est plus disposée à se laisser marcher sur les pieds dans ce domaine.

La Confédération est prise entre deux feux. D’un côté, elle doit soutenir les efforts internationaux dans la lutte contre le blanchiment d’argent sale. De l’autre, elle est dans le collimateur d’Etats qui veulent renforcer les contrôles sur l’évasion fiscale. Or, en cas de soustraction fiscale, la Suisse, contrairement à la plupart des pays, n’autorise pas le fisc à mettre son nez dans les comptes bancaires du contribuable.

«Certains cherchent à placer la Suisse dans la catégorie des centres offshore pour accroître les pressions à notre égard», lance le chef du Service économique et financier du département fédéral des Affaires étrangères. Jacques de Watteville précise que «cet intérêt porté à la Suisse s’explique par le fait que les banques du pays gèrent environ 3400 milliards de francs, dont plus de la moitié provenant de clients étrangers». A cela s’ajoutent plus de 1200 milliards placés sous forme de dépôts fiduciaires.

«On comprend pourquoi un affaiblissement du secret bancaire suisse ne déplairait pas à certaines places financières concurrentes», explique Jacques de Watteville. Qui lance d’ailleurs une autre flèche envers les pays qui avancent des arguments éthiques pour supprimer le secret bancaire. «Plusieurs Etats ont dans leur zone d’influence des centres financiers offshore qui offrent des garanties de confidentialité comparables aux nôtres et qui, parfois, assurent même l’anonymat complet des comptes.»

Bien que le principe du secret bancaire n’ait jamais été remis en question, les exceptions se sont récemment multipliées, suite aux pressions internationales exercées par les grands pays européens et les Etats-Unis. Ainsi, la Suisse a procédé à des aménagements importants de son droit en matière d’entraide judiciaire pénale, avec notamment des dispositions sur la corruption ou les délits d’initiés, sans oublier la très contraignante nouvelle loi sur le blanchiment.

Mais ces pressions externes ont aussi leurs bons côtés. Les banques helvétiques vont devoir s’adapter. Comme le secret bancaire est un élément clé de leur compétitivité, son érosion oblige la place financière suisse à se remettre en question. Les banques devront améliorer leurs prestations et leur efficacité pour conserver les clients. L’argument marketing sera désormais la qualité du service et non plus simplement la discrétion absolue.

Luigino Canal

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision