AXA rafle la mise avec la vente de DLJ au Credit Suisse Group
Grâce à la vente de sa filiale américaine DLJ, le groupe francais AXA réalise une jolie plus-value et se recentre sur son métier d´origine, l´assurance. Avec de nouvelles acquisitions en perspective, grâce au magot empoché.
Quand Axa vend, la bourse applaudit. Après l’annonce officielle de la vente pour 11,5 milliards de dollars de la banque d’investissement DLJ au Credit Suisse Group, le titre AXA a de nouveau flambé à la corbeille en atteignant la cotation record de 178,5 euros.
Une hausse a mettre en rapport avec la satisfaction des analystes. Pour ces derniers, la revente par AXA de DLJ – une banque d’investissement américaine jusque là contrôlée à 71 pour cent par sa filiale AXA Financial – est à la fois un joli coup financier et stratégique. Celle-ci permet à l’assureur francais de se constituer un joli trésor de guerre afin de financer éventuellement d’autres acquisitions moins risquées aux Etats-Unis. Tout en replaçant AXA sur son métier d’origine: l’assurance.
«Le marché à haut risque des Junk Bonds – ces obligations pourries de sociétés très endettées dans lesquelles DLJ est l’un des leaders mondiaux – peut être très rémunérateur, mais il est très risqué et ne fait pas partie du savoir-faire d’AXA», commente un analyste parisien. D’ailleurs, selon des informations obtenues par swissinfo au siège parisien d’AXA, la cession de DLJ avait été régulièrement évoquée comme un préalable «à de nouvelles prises de contrôle aux Etats-Unis, en particulier dans le domaine de l’assurance vie».
Autre aspect positif pour AXA, la jolie plus-value réalisée par la cession de DLJ, dont les excellents résultats affichés lors du premier semestre 2000 (plus de 400 millions de dollars de bénéfice, en hausse de 44 pour cent par rapport à la même période en 1999) ont sans doute pesé lourd dans la balance.
Payée en actions du Crédit Suisse, AXA devient en outre un actionnaire important du groupe bancaire helvétique. Ce qui devrait renforcer son image auprès des grands investisseurs institutionnels, très attentifs à ce genre d’alliances capables de générer des synergies.
Même si personne, au sein de la direction d’AXA, n’a accepté de le confirmer, ce rapprochement pourrait
en effet déboucher à terme sur une association entre ces deux poids lourds de la finance dans le domaine de l’assurance, et surtout de l’assurance en ligne.
«AXA a troqué une belle danseuse contre une femme d’âge mur capable d’assurer l’avenir», ironise un journaliste francais en évoquant cette affaire. Comme si, après le temps des frasques financières et de l’expansion à tout prix, l’assureur français cherchait désormais avant tout à consolider ses positions.
Richard Werli, Paris
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