
Chères cartes de crédit

Viseca augmente ses tarifs. Près d'un demi million de titulaires de cartes de crédit vont payer leur sésame de plastique jusqu'à deux fois plus cher en 2002.
Si vous possédez une carte Eurocard-Mastercard et que vous n’êtes pas client d’une grande banque, préparez-vous à recevoir un courrier plutôt désagréable. Le prix de votre carte de crédit va prendre l’ascenseur.
Dans sa version argentée, l’Eurocard-Mastercard coûtait jusqu’ici 50 francs par année. Elle en coûtera désormais 100. Plus modérée, l’augmentation de la version Gold fera passer le rectangle de plastique doré de 150 à 170 francs. C’est ce que révèle l’hebdomadaire économique «Cash» dans sa dernière édition.
Unification des tarifs
Ces augmentations massives – qui seront effectives dès le 1er avril au plus tôt -, ont été décidées par Viseca. Cette entreprise commune aux Banques cantonales, régionales et privées, ainsi qu’à la Raiffeisen et aux banques Coop et Migros gère leurs affaires dans le domaine des cartes de crédit.
«Viseca n’a plus augmenté les tarifs de ses cartes depuis des années. Il était temps de nous adapter au niveau général des prix», explique le porte-parole de l’entreprise Peter Renggli. Et le fait est qu’avec ses nouveaux tarifs, Viseca se retrouve à peu près au niveau de ses concurrents, l’UBS, le Credit Suisse et la Cornèr Bank.
Offre élargie
Pour faire passer la pilule, Viseca améliore son offre à la clientèle. C’est ainsi que la couverture d’assurance pour les voyages, les rapatriements ou en cas d’invalidité sera quelque peu augmentée.
Et celui qui utilise beaucoup sa carte de crédit pourra toujours bénéficier de la gratuité. Mais les limites seront considérablement augmentées. Ainsi, pour obtenir une Mastercard Gold auprès de la Raiffeisen sans bourse délier, il faudra désormais dépenser 20 000 francs par année, au lieu de 15 000 jusqu’ici.
En guise d’alternative, Viseca distribuera aux utilisateurs les plus assidus de ses cartes des récompenses sous forme de «webmiles», un système de primes comparable à celui des Superpoints ou des points Cumulus dont Coop et Migros font déjà bénéficier les clients de leurs banques respectives. «Cash» juge toutefois cette offre bien maigre.
L’heure du choix
«Ces augmentations de prix sont considérables, admet Peter Renggli. Mais je ne crois pas qu’elles nous feront perdre des clients». Chez Viseca, on sait par ailleurs qu’il y a de toute façon trop de secondes cartes en circulation, qui sont très peu utilisées et qui ne rapportent rien. Pas mal de clients ont en effet également une carte de la concurrence et la hausse des prix risque de les amener à se défaire de l’une ou de l’autre.
Mais Peter Renggli est convaincu que ces choix seront favorables à Viseca. «Nous avons le gros avantage de posséder une clientèle qui est bien plus étroitement liée à sa banque que ne le sont les clients des grandes banques», explique le porte-parole.
Felix Münger

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