Ems-Chemie: vers une sortie du SMI
Dès le mois d'octobre, le groupe détenu par Christoph Blocher ne sera probablement plus coté au Swiss Market Index (SMI). L'entreprise pourrait ainsi subir des pertes conséquentes en bourse. La décision définitive tombera lundi prochain.
La course pour figurer dans les 25 places du prestigieux indice des valeurs vedettes de la Bourse suisse s’est terminée vendredi. Mais les vainqueurs et les perdants ne seront connus que le 10 juillet. D’ici là, la commission des indices de la bourse analysera les chiffres de la capitalisation et le volume commercial des trois derniers trimestres.
Or il est déjà quasiment sûr qu’Ems sera bouté hors du Swiss Market Index. En effet, le groupe n’a atteint en mai que le 32e rang des entreprises suisses. Et lors des trimestres précédents, il se positionnait encore plus bas dans le classement.
L’entreprise du conseiller national zurichois échoue également au critère du volume commercial minimum: selon les exigences du SMI, les titres cotés doivent changer de main pendant quatre trimestres à une vitesse supérieure de 50 pour cent par rapport à l’ensemble des titres du marché.
Les actions Ems n’ont pas atteint ce niveau depuis une année. La raison de cette stagnation est la proportion de titres (environ 60 pour cent) que possède personnellement Christoph Blocher. Le capital ouvert au public ne représente que 38 pour cent des actions.
Cette situation présente des risques. Une entreprise qui sort du SMI doit en effet s’attendre à enregistrer de lourdes pertes en bourse: beaucoup d’investisseurs institutionnels, caisses de pension, assurances ou gestionnaires de fonds, vendent leurs actions puisqu’ils adaptent leur paquet d’investissement à l’index. Ainsi le cours de l’action plonge.
La caisse de pension du canton de Berne estime cette baisse à 10 pour cent. Ems pourrait perdre ainsi jusqu’à 376 millions de francs. Des prévisions exagérées, pensent pour leur part la caisse de pension des fonctionnaires zurichois et la Winterthour, qui investissent aussi une grande partie de leur portefeuille dans des titres SMI.
De son côté, Christoph Blocher reste serein. Il s’attend bel et bien à ce que les actions Ems ne soient plus cotées au SMI, mais il ne pense pas pour autant que le cours va plonger. «Si le SMI avait une influence, les pertes se seraient depuis longtemps matérialisées» a-t-il déclaré à l’ATS.
Pour remplacer Ems au sein du SMI, les entreprises se pressent au portillon. Selon le seul critère du paquet d’actions, Richemont pourrait prétendre à une place, suivi du spécialiste de biotechnologie Serono, du groupe de technologies Kudelski, Unaxis et de la banque Julius Bär.
Si l’on prend en revanche le critère du volume commercial, Unaxis, Kudelski et Julius Bär se positionnent aux premières places. C’est à eux que les spécialistes donnent le plus de chances.
swissinfo avec les agences
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