En Belgique, SAirGroup est accusé de vider Sabena de sa substance
La future prise de contrôle de Sabena par SAirGroup suscite des résistances. Des employés de la compagnie belge reprochent à Swissair de pratiquer une concurrence déloyale pour diminuer la valeur de Sabena.
La future prise de contrôle de Sabena par SAirGroup suscite des résistances. Des employés de la compagnie belge reprochent à Swissair de pratiquer une concurrence déloyale pour diminuer la valeur de Sabena.
SAirGroup détient aujourd’hui 49,5 pour cent du capital de Sabena. L’accord conclu il y a cinq ans prévoyait une prise de participation majoritaire dès 2001, à raison de 67 pour cent… ou davantage. Cela pourrait aller jusqu’au rachat de la totalité des parts détenues par le gouvernement belge.
L’opération semblait naturelle, d’autant plus que SAirGroup a assaini une compagnie autrefois en perdition. Mais des critiques acerbes se font entendre parmi le personnel de Sabena, et la presse belge leur donne un large écho. A la «une» du «Soir», premier quotidien francophone, une caricature représente Sabena en pigeon naïf affirmant «Swissair est mon ami». A ses côtés, Swissair apparaît sous les traits d’un vautour salivant à la vue de sa proie.
Principale doléance: toutes les décisions se prennent d’ores et déjà à Zurich, et pas forcément dans l’intérêt de Sabena. SAir tenterait notamment de débaucher des clients fidèles de la compagnie belge avec des offres spéciales. Et les horaires seraient conçus de telle manière que les vols Swissair sont plus attrayants que ceux de Sabena. Le «Soir» cite aussi le cas de pilotes suisses s’entraînant sur les simulateurs de Sabena alors que leurs collègues belges doivent aller en Turquie.
Le syndicat CGSP aviation s’oppose à la vente de la totalité du capital à SAirGroup. Il se dit prêt à «monter au créneau» pour faire échouer un tel projet.
A l’unisson, la direction de Sabena et celle de SAir réfutent les critiques. Pour elles, la structure commune de management AMP se met en place dans l’intérêt bien compris des deux compagnies.
Thierry Zweifel, Bruxelles
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