En rachetant PaineWebber, l’UBS part à la conquête de l’Amérique
Le groupe bancaire suisse UBS a confirmé, mercredi, le rachat de la société américaine de courtage et de gestion de portefeuille PaineWebber, confirmant une information diffusée mardi par le quotidien britannique Financial Times sur son site internet.
La banque suisse paiera 10,8 milliards de dollars (17,7 milliards de francs) pour cette prestigieuse acquisition. PaineWebber est la 4e plus grande maison de titres des Etats-Unis. Son histoire est presque aussi longue que celle de la banque suisse. Elle est en importance la 4e entreprise de conseil en investissements des Etats-Unis et compte 2,7 millions de clients.
Cette acquisition de PaineWebber entre dans la stratégie définie, en février dernier, par Marcel Ospel, le président de la nouvelle l’UBS. La réorganisation de la banque, après sa laborieuse fusion avec la Société de Banque Suisse, est centrée sur la clientèle individuelle la plus riche, dans chacun des plus grands pays industrialisés.
L’UBS est déjà la plus grande banque privée du monde, gérant plus de 1700 milliards de francs de fonds. Le rachat de PaineWebber et ses 8000 brokers, qui entend doubler à 1000 milliards de dollars les actifs placés sous sa gestion ces quatre prochaines années, offre au groupe suisse un accès direct à la clientèle individuelle américaine. PaineWebber reçoit, chaque jour, 150 millions de dollars de nouveaux fonds privés.
L’UBS rachète PaineWebber au moment ou l’économie américaine atteint son zénith. Mais, le nombre de millionnaires ou de milliardaires n’est pas appelé à connaître une hausse illimitée, surtout si Wall Street chute. Quand bien même les fortunes faites, ces dernières années, dans la Silicon Valley, par exemple, ne devraient pas trop souffrir d’un retournement de la conjoncture.
Cette acquisition de PaineWebber ne permet pas à l’UBS d’atteindre la clientèle institutionnelle américaine. Il lui faudra racheter une autre banque pour combler ce vide.
Mais à l’heure où les megafusions transnationales entre banques, compagnies d’assurances et maisons de titres s’accélèrent, l’UBS consolide, par ce rachat de PaineWebber, sa position globale. Et commence à être prise au sérieux sur le premier marché financier de la planète.
Georges Baumgartner
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