Enchères UMTS: dix candidats dans les starting-blocks
La mise aux enchères des quatre licences helvétiques pour la téléphonie mobile de la troisième génération annonce une belle bataille financière qui permettra à la Confédération d´empocher plusieurs milliards de francs.
Faites vos jeux. Dès le 13 novembre, ce ne sont pas moins de dix sociétés qui vont miser sur Internet pour tenter de décrocher une des quatre licences UMTS suisses. Cette technologie, qui devrait être opérationnelle vers 2002, permettra de recevoir des vidéos en couleurs et des données sur les téléphones portables. La vitesse de transmission sera 200 plus rapide que celle du réseau GSM actuel.
Les candidats sur les rangs sont Swisscom, diAx via sa filiale dSpeed, Orange, Sunrise, Cablecom Management (aux mains du groupe américano-britannique NTL), Hutchison 3G Europe (Hong Kong), Team 3G (consortium formé par Telefonica, Sonera et One.Tel), Teldotcom, Telenor Mobile Communications (Norvège) et T-Mobile International (contrôlé par Deutsche Telekom).
La Commission fédérale de la communication estime que la vente devrait durer entre deux et quatre semaines mais refuse de donner une évaluation sur le montant que pourraient rapporter ces enchères. La mise de base initiale pour une concession est de 50 millions de francs. Début août, Marc Furrer, directeur de l’Office fédéral de la communication considérait que le total des enchères helvétiques se situerait entre 3 et 6 milliards de francs.
Mais les ventes des licences UMTS sont en train de déjouer tous les pronostics. En Grande-Bretagne, les enchères ont atteint 38,5 milliards d’euros, soit 10 fois plus que prévu. L’attribution en Hollande a en revanche fait un flop. Le gouvernement n’a empoché que 2,68 milliards d’euros, trois fois moins que les attentes. En Allemagne, la vente a dépassé les 50 milliards d’euros (78,8 milliards de francs), un record.
Le marché helvétique offre des perspectives prometteuses pour l’UMTS. Les Suisses sont de plus en plus accros au téléphone cellulaire alors que les banques et les assurances notamment vont proposer de nouveaux services financiers sur les mobiles.
Pourtant, miser gros sur l’UMTS reste un pari risqué. Les coûts des concessions commencent à effrayer les opérateurs. Ils craignent de ne pouvoir rentabiliser leurs investissements car aux milliards dépensés pour la licence, s’ajouteront ceux pour la construction du réseau et le marketing.
Les investissements pour mettre en place ce système sont énormes, mais les recettes restent aléatoires. Le téléphone du futur nous promet des applications multimédias les plus variées: surf sur Internet grâce à une connexion permanente, vidéo, téléachat, télébanking ou transactions bancaires. Mais cela engendrera-t-il un marché de masse? En fait personne ne sait véritablement quels services seront proposés, à quel prix, et comment réagiront les consommateurs.
Luigino Canal
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