Face à Swissair, Air France affiche sa bonne santé
L'offensive de SAirGroup en France risque de buter sur le net redressement financier de la compagnie Air France. Laquelle fera tout, affirme-t-on à Paris, pour conserver ses parts de marché domestique.
Jean-Cyril Spinetta est un PDG heureux. Alors que la nomination d’Alexandre Couvelaire à la tête du pôle aérien AOM-Air Liberté continue de faire des remous, le grand patron d’Air France a, lui, le vent en poupe.
Forte de son alliance stratégique avec la compagnie américaine Delta, Air France a dégagé, pour 1999, 10 milliards d’euros de bénéfices. Avec une hausse sensible de son trafic passager et une augmentation de ses dessertes, notamment outre-Atlantique.
Oubliées donc, à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle – où la compagnie possède son QG et son principal hub aérien – la morosité des années de vache maigre, lorsque Swissair ou British Airways regardaient les ailes tricolores avec condescendance. Et bonjour la concurrence virile dans le ciel de l’Hexagone, où le SAirGroup entend se tailler une place de choix.
Mais le mauvais vent social, qui a si longtemps secoué Air France, semble s’acharner ces jours-ci sur le futur pôle constitué autour d’Air Liberté. Les syndicats de la compagnie ont ainsi officiellement demandé par lettre le gel d’un projet de fusion qui risque de déboucher sur des réductions drastiques de personnel. Ce qui promet de ralentir les restructurations en cours. Un blocage mal venu en cette veille d’été, synonyme de fort trafic passager, et de guerre tarifaire acharnée.
En somme, Air France a maintenant de quoi se défendre. Et même, dit-on à Paris, de quoi contre-attaquer face à l’offensive suisse.
Richard Werli, Paris
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