Feldschlösschen: adieu les bulles…
Le groupe va lâcher la bière et les boissons pour se transformer en simple société immobilière cotée en bourse. Lundi à Bâle, à l'issue d'une assemblée houleuse, une majorité de 74 pour cent des actionnaires ont donné leur feu vert.
C’est le 29 mars dernier que la direction avait annoncé que le groupe entendait vendre ce secteur et se transformer en simple société immobilière cotée en bourse.
Un peu plus de 2.100 actionnaires, soit moins que prévu, ont pris part à l’assemblée générale lundi à Bâle. Les discussions n’en ont pas moins été vives, jusqu’à ce que, finalement, la proposition de la direction l’emporte avec 74 pour cent des voix présentes, contre 20 pour cent d’opposants. Une majorité des deux tiers était nécessaire.
Avant le vote, plusieurs petits actionnaires et leurs représentants ont exprimé leur refus de voir tomber en mains étrangères ce qui représente à leurs yeux le fleuron historique de l’entreprise fondée il y a 125 ans. Et d’évoquer la menace de licenciements.
De son côté, le président du conseil d’administration, Robert Jeker, a rappelé que la consommation de bière était en baisse constante en Suisse et que la concentration des marques indigènes au sein d’une seule entreprise avait entraîné depuis des années un endettement important, ce qui a fragilisé Feldschloesschen sur le plan commercial et financier, au lieu de le renforcer.
Refuser de le vendre risquerait de conduire au «chaos avec des effets dévastateurs pour l’entreprise, les emplois, les marques, la valeur de l’entreprise et donc aussi le cours des actions de Feldschlösschen», a lancé Robert Jeker à l’adresse des adversaires de la vente.
Il faut rappeler que le groupe argovien se débattait depuis des années dans des problèmes de rentabilité. Ni la fusion avec son ancien rival zurichois Hürlimann en 1996, ni les fermetures de brasseries et les changements successifs de patron n’ont permis de redresser durablement la situation. D’autre part, avec 46 pour cent du marché suisse de la bière, le groupe est trop petit pour rivaliser sur la scène internationale.
Lundi, Robert Jeker a répété que des groupes brassicoles étrangers, mais suisses également, étaient vivement intéressés à engager des négociations de reprise. Le conseil d’administration a chargé le Credit Suisse First Boston de chercher un partenaire opérant avec succès sur le plan international.
Le secteur des boissons occupe actuellement quelque 2500 personnes dans 37 emplacements répartis dans toute la Suisse. Il s’agit de sept centres de production, de 27 centres de distribution et de trois sociétés du groupe.
Une page va donc se tourner pour Feldschlösschen, alors qu’il s’apprête à fêter son 125e anniversaire l’année prochaine. Une fois sa mutation opérée, son portefeuille restera bien garni, avec 213 immeubles d’une valeur de plus de 1 milliard de francs, autant que le chiffre d’affaires annuel de la bière et des boissons.
swissinfo avec les agences
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