Fusion entre Alcan et Algroup: Pechiney prépare une riposte
Après la fusion entre le groupe canadien Alcan et le Suisse Algroup, les rumeurs s'amplifient sur une éventuelle riposte du groupe français Pechiney. Une riposte qui relancerait une guerre industrielle pour le leadership mondial de l'aluminum.
Lorsque le projet de fusion à trois entre les groupes Alcan, Algroup et Péchiney avait été abandonné voici sept semaines par les deux premiers, officiellement pour ne pas contrevenir aux réglementations anti-trust européennes, la direction du groupe français n’avait pas caché sa déception.
Pour Pechiney en effet, cette déconvenue équivaut à un coup de semonce industrielle: moins bien loti que le numéro 1 du secteur, l’américain Alcoa, et désormais devancé par le duo Suisso-Canadien Alcan-Algroup, le leader hexagonal de l’aluminium craint à terme de voir la concurrence internationale s’accroître, et de se retrouver en position inconfortable compte tenu des économies générées par la fusion rivale.
Les experts de Péchiney, qui misaient sur un échec du rapprochement entre Alcan et Algroup, redoutent en particulier que la compétitivité de leur entreprise soit d’autant plus difficile à maintenir que ses rivaux disposeront de plus de moyens avec un chiffre d’affaires prévisionnel annuel de 12 milliards de dollars. Et ce dans un secteur – l’aluminium et le laminage – où l’activité a été fortement sinistrée par les crises économiques survenues dans les pays émergents, et en Asie notamment.
Pour les actionnaires du consortium suisse Algroup, cette exacerbation des tensions n’est en revanche peut-être pas une mauvaise nouvelle, car elle pourrait conduire Pechiney à renchérir sur l’offre d’Alcan, en leur offrant par conséquent un bénéfice substantiel. Les deux plus importants actionnaires d’Algroup que sont les holdings helvétiques BZ Group et EMS Chemie ayant conclu un accord avec le groupe canadien, c’est aux petits porteurs qu’une telle offre pourrait alors le plus profiter.
Richard Werli, Paris
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