Immobilier japonais: l’UBS scelle une alliance avec Mitsubishi

UBS Asset Management Co accède à un marché nippon de l´immobilier déprimé. Cette unité du groupe suisse crée une société commune avec Mitsubishi Corp qui investira dans des propriétés dévalorisées. Dans l´espoir d´obtenir, à terme, des gains importants.

UBS Asset Management et Mitsubishi Corp ont décidé d’investir à parts égales un milliard de yens (plus de 14 millions de francs) dans la création d’une société de conseils. Qui constituera, en novembre prochain, un fonds ayant pour vocation d’investir dans des opérations immobilières à des niveaux de risques plus ou moins élevés (real estate investment trust).

Désireux de réorganiser un marché immobilier hyperendetté par la titrisation de mauvaises créances souvent irrécouvrables, le gouvernement japonais autorise le recours à de tels outils. Qui permettent à des institutions et à des individus d’investir des montants relativement faibles dans des opérations immobilières de grande ampleur en escomptant des retours importants.

L’UBS et Mitsubishi Corp entendent attirer dans leurs fonds 100 milliards de yens (environ 1,4 milliard de francs). Par la prise de parts de financement dans des centres commerciaux ou des immeubles de bureaux, les deux groupes tenteront d’assurer à leurs clients un rendement annuel moyen de 10 pour cent. Les produits de la location de bureaux ou de la vente d’immeubles devraient leur permettre d’atteindre cet objectif.

«Si le marché immobilier japonais reprend des couleurs, pour les clients de l’UBS et de Mitsubishi Corp, les retours sur leurs fonds propres peuvent être beaucoup plus élevés et franchir, parfois, le cap des 300 pour cent», note Guildas Guyot, un analyste de Paribas à Tokyo.

Cette alliance est significative dans la mesure où c’est la toute première fois qu’une maison de commerce japonaise et une société d’investissement étrangère unissent leurs forces sur le marché japonais de la titrisation immobilière.

Le marché immobilier japonais est revenu, aujourd’hui, au niveau qui était le sien en 1983. L’UBS estime qu’il a assez baissé pour racheter à bas prix des immeubles et des centres commerciaux de qualité dans les plus grandes villes japonaises.

Georges Baumgartner, Tokyo