Japon: exportations suisses en forte hausse sur un marche très déprimé
En 1999, la Suisse a enregistré un excédent dans ses échanges avec le Japon, pour la quatrième année consécutive. De quoi susciter l'envie des autres partenaires étrangers du Japon, qui accusent, pour la plupart, un déficit commercial chronique.
Imaginez un peu: le Japon est le pays de la «décennie de croissance perdue». Les Japonais font la grève de la consommation depuis plus de trois ans. Leurs salaires baissent, le chômage a atteint en avril dernier le niveau record de 4,9 pour cent.
Et pourtant, dans un contexte japonais qui n’a jamais été aussi déprimé, les entreprises suisses ont réussi l’an dernier a accroître leurs exportations de 10,6 pour cent pour atteindre le niveau sans précédent de 4,85 milliards de francs.
La Suisse évalue à 1,4 milliard de francs le montant de son excédent commercial pour la seule année 1999. Les principaux secteurs d’exportations suisses (chimie, pharmacie, montres) ont enregistré une progression à deux chiffres de leurs exportations.
Seule exception: l’industrie suisse des machines qui subit, méchamment, les coupes sombres effectuées par les entreprises japonaises dans leurs investissements productifs. Facteur aggravant, la perte de compétitivité internationale de certains fabricants suisses de machines.
La Suisse doit-elle pavoiser au Japon? Pas vraiment. Les exportations suisses sont dopées par la faiblesse du franc, qui a perdu 30 pour cent de sa valeur face au yen ces dix-huit derniers mois. A l’exemple de l’Union européenne, la Suisse exporte une partie de sa récession vers le Japon. Si elle profite de cette embellie pour restructurer son économie, la rendre plus compétitive et réduire sa dette publique, pourquoi pas. Mais la faiblesse du franc indique que sur ce point-là les marchés restent sceptiques.
Georges Baumgartner, de Tokyo
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