L’Asie ne croit plus du tout à l’euro
La perte de confiance dans la monnaie européenne n'a jamais été aussi grande en Asie. Au point que, dans la région, des voix s'élèvent pour demander la tête de Wim Duisenberg, le patron de la banque centrale européenne.
La perte de confiance dans la monnaie européenne n’a jamais été aussi grande en Asie. Au point que, dans la région, des voix s’élèvent pour demander la tête de Wim Duisenberg, le patron de la banque centrale européenne.
Les autorités financières de Hong Kong, les grands investisseurs du Japon, de Singapour et de Chine qui avaient acheté de l’euro à la fin de l’année dernière le vendent massivement. Leurs pertes de change sont devenues trop lourdes à supporter.
A leurs yeux, le grand coupable, c’est Wim Duisenberg (à gauche, photo d’archive). Ils accusent le président de la Banque centrale européenne de ne pas savoir communiquer avec les marchés. Dans les allées du pouvoir japonais, certaines voix s’élèvent pour demander son départ.
Son successeur désigné, le Français Jean-Claude Trichet (à droite), jouit d’un capital de confiance auprès des marchés et il saurait, dit-on ici, mieux tenir en main la Banque centrale européenne que le Néerlandais Wim Duisenberg.
La frustration de l’Asie envers l’euro s’explique. Les exportations asiatiques, japonaises surtout, vers les Etats-Unis et l’Europe souffrent de la faiblesse de la monnaie européenne. Et puis, l’Asie estime que, tant que l’Europe n’aura pas mis en œuvre les réformes structurelles de son économie, les flux de capitaux continueront de privilégier les Etats-Unis, et l’insigne faiblesse de l’euro persistera, pire elle s’aggravera davantage.
La crise de confiance dans l’euro risque d’être dommageable aussi pour l’Europe. Elle renforcera, note-t-on à Tokyo, le scepticisme des Danois qui doivent décider par référendum, en septembre prochain, s’ils adopteront ou non la monnaie unique.
Enfin, cette crise pourrait rendre les Allemands nostalgiques du mark. Et convaincre, si besoin est, les Britanniques qu’ils ont eu raison de conserver leur livre sterling.
Georges Baumgartner, Tokyo
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