L’Association suisse des banquiers défend bec et ongles le secret bancaire
Face aux pressions de l´Union européenne (UE), l´Association suisse des banquiers (ASB) défend bec et ongles le secret bancaire. Si celle-ci se déclare ouverte au dialogue, elle rappelle que le devoir de discrétion n´est pas négociable.
«Nous ne désirons pas saper les efforts de l’UE en matière de coopération fiscale», précise Georg Krayer, président de l’ASB, lors de la présentation lundi du rapport annuel de l’association devant la presse. «Nous sommes prêts à une coopération, mais seulement si la directive est appliquée par toutes les places financières mondiales».
L’association soutient ainsi sans réserve le conseiller fédéral Kaspar Villiger. Le chef du Département fédéral des finances avait posé cette condition au commissaire européen Frits Bolkestein, lors de sa visite en juin à Berne.
Le système bancaire suisse dispose d’une surveillance «efficace et exemplaire» estime M. Krayer. «C’est pourquoi, nous ne pouvons accepter les critiques même légères du Forum de stabilité financière (FST), institué par le G7». D’autres places financières ne possèdent pas encore de telles dispositions légales.
Fin mai, le FST avait publié une liste de trois groupes de pays considérés comme centres financiers «offshore» et classés selon leur degré de coopération avec les autorités de régulation financière. La Suisse figurait dans la catégorie de ceux qui ne posaient pas de problème particulier, rappelle Georg Krayer.
Le président de l’ASB s’est dit satisfait sur la manière dont le dossier de la révision du droit de timbre a été négocié. «Les 500 millions de francs ont été bien investis». Il regrette néanmoins que les exonérations envisagées ne touchent que les investisseurs institutionnels.
Il craint toujours les conséquences du droit de timbre sur le négoce des valeurs vedettes de la Bourse suisse. «La répercussion du droit sur les clients étrangers devient illusoire», déclare-t-il. «Le marché international n’acceptera pas ce handicap à chaque fois que l’ordinateur attribuera un courtier étranger à une banque suisse».
Georg Krayer redoute un déplacement du marché. «Les banques suisses traiteront les valeurs vedettes suisses à partir de l’étranger», par le biais de leurs succursales ou filiales. Ainsi, le négoce professionnel interbancaire aurait lieu ailleurs.
L’ASB a également évoqué une nouvelle disposition fiscale sur les valeurs mobilières américaines. Cette disposition engendre des désavantages évidents pour les investisseurs non-américains qui font des placements dans une banque outre-Atlantique.
Une fois les difficultés initiales d’application surmontées, les clients auront un système qui leur assure la discrétion souhaitée tout en leur permettant de bénéficier de dégrèvements fiscaux dans certains cas, estime M. Krayer.
swissinfo avec les agences
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