L’ex-SBS sur la liste de ceux qui ont profité du travail forcé à l’époque nazie

Une filiale polonaise de l´ex-Société de Banque suisse - l'une des deux banques qui ont fusionné en 1998 pour donner naissance à la nouvelle UBS - a elle aussi indirectement profité de travailleurs forcés dans une cimenterie proche d'Auschwitz.
Plusieurs entreprises suisses, dont Roche et ABB, reconnaissent aujourd’hui avoir utilisé des travailleurs forcés, par le biais de leurs filiales, pendant la Seconde Guerre mondiale. Nestlé en aurait exploité 2000. Et Novartis une trentaine.
Quant à la SBS, elle avait acquis dans les années trente la majorité d’une société, elle-même propriétaire d’une fabrique de ciment en Pologne dont les SS prirent possession au début de la guerre.
L’entreprise se trouvait dans le périmètre du camp de concentration d’Auschwitz. Quatre cent travailleurs forcés y auraient été attachés, selon une estimation prudente avancée cette semaine par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
La vente de l’entreprise à l’Allemagne, un instant envisagée par ses managers suisses, s’avéra impossible, la banque exigeant à l’époque un paiement en francs.
L’UBS reconnaît aujourd’hui ces faits, tout en précisant que la SBS n’avait pas directement exploité des travailleurs forcés. Et la banque se dit prête à faire face à toute demande de compensation.
D’ailleurs, un ancien travailleur forcé de ladite cimenterie exige, aujourd’hui, un dédommagement au titre de l’accord global conclu par les banques suisses il y a deux ans. Il a déposé une requête auprès du juge new yorkais Edward Korman, chargé de la mise en œuvre de l’accord.
Les sociétés suisses doivent impérativement faire connaître l’emploi éventuel de travailleurs forcés par leurs filiales, avant le 25 août, pour être à l’abri de futures poursuites.
Michel Verrier, Berlin

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