L’exportation des montres suisses battra de nouveaux records

Les exportations horlogères suisses ont progressé de 14,5 pour cent. Keystone

La Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) s'attend pour cette année à une progression des exportations horlogères de plus de 3 pour cent à 9,4 milliards de francs. Et ce, en dépit du problème lancinant de la contrefaçon.

Ces prévisions optimistes ont été faites jeudi à Colombier par François Habersaat le président de la FH, à l’occasion d’une assemblée générale. Au cours des quatre premiers mois de l’année, les exportations horlogères helvétiques ont progressé de 14,5 pour cent par rapport à la même période de 1999, atteignant 2,940 milliards de francs. A eux seuls, 16 pays totalisent 2,5 milliards, soit 85 pour cent de la valeur globale.

Les Etats-Unis arrivent en tête avec 485,8 millions de francs ( 20,4 pour cent). La progression enregistrée de janvier à avril devrait se maintenir jusqu’à fin juillet, selon le président de la FH. Elle devrait être suivie d’une stabilisation, car des chiffres particulièrement élevés avaient été atteints en septembre, novembre et décembre 1999.

«Par conséquent, nous devrions connaître un nouveau record avec une progression entre 3 et 5 pour cent pour atteindre environ 9,4 milliards de francs», a déclaré François Habersaat. Les exportations horlogères s’étaient montées à neuf milliards en 1999.

La FH reste par ailleurs préoccupée par le problème de la contrefaçon, a expliqué son directeur Jean-Daniel Pasche. Ne pas lutter serait «suicidaire», car les modèles concernés seraient vite submergés par les copies. Pasche a rappelé que, pour concentrer les moyens de lutte, une nouvelle structure avait été créée.

Appelée «Groupement anticontrefaçon», elle réunit toutes les entreprises désireuses de combattre la contrefaçon sous l’égide de la FH. Avec l’appui de ses membres, cette dernière mène des actions sur les marchés.

Ainsi, en Asie, c’est le centre FH à Hong Kong qui conduit les investigations et les raids. La situation est particulièrement préoccupante en Chine, qui est devenu l’un des plus gros contrefacteurs. Le centre FH va d’ailleurs encore augmenter son activité dans ce pays. La Thaïlande demeure également un haut lieu de la contrefaçon tant en ce qui concerne la production que la vente.

Jean-Daniel Pasche a précisé que près de 36’000 montres contrefaites avaient été saisies l’an dernier en Argentine et plus de 22’000 au Paraguay. Le problème existe aussi en Europe, notamment au Benelux, qui sert de plaque tournante à une bonne partie du trafic. 52’000 montres ont par exemple été saisies au Pays-Bas l’an passé.

En Suisse, les douanes ont saisi en 1999 un envoi de 1’400 kilos de fausses montres à l’aéroport de Kloten. En outre, elles ont intercepté plusieurs revendeurs qui détenaient des copies violant la législation sur le «Swiss made». La FH n’agit pas d’office en cas de violation de marques ou de modèles, mais intervient en revanche en cas de violation du «Swiss made».

S’exprimant à l’occasion de l’assemblée générale de la FH à Colombier (NE), Pascal Couchepin s’est félicité de la conjoncture économique favorable, dont bénéficient aussi les exportations horlogères. Il faut profiter de cette période favorable pour poursuivre les réformes structurelles de l’économie et maintenir l’effort visant à réduire les dettes publiques, améliorer le système fiscal et consolider le système social, a souligné le ministre de l’économie.

Face à la pénurie de main-d’oeuvre qui se manifeste dans certaines branches, Pascal Couchepin a réaffirmé qu’on ne pouvait prétendre que les contingents actuels de personnel étranger étaient insuffisants. Dans ce domaine, l’Etat ne doit pas réagir au coup par coup, mais agir à moyen et long terme.

Une telle attitude est plus saine que «le mirage des greencards» qui cache, sous le couvert d’une pénurie momentanée, le risque de recourir à une main d’oeuvre bon marché et donc d’une pression à la baisse des salaires, a déclaré le conseiller fédéral.

swissinfo avec les agences