L’OFS et le Seco ne sont pas d’accord sur les chiffres du chômage

Cette tendance à la baisse se fait sentir depuis 1997. Cependant, les chiffres divergent selon qu´ils émanent de l´Office fédéral de la statistique ou du Secrétariat d´Etat à l´économie. Car l´OFS tient compte des quelque 50 000 chômeurs non inscrits.

Depuis mai 1998, le nombre de chômeurs calculé par l’Office fédéral de la statistique (OFS) est supérieur à celui annoncé par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

L’Office recense en effet les personnes sans emploi selon les recommandations du Bureau international du travail (BIT), de l’OCDE et de l’Union européenne (UE). Raison pour laquelle seules les données OFS sont utilisables dans les comparaisons internationales.

L’OFS procède par sondages. Il tient compte ainsi les chômeurs non inscrits dans un Office régional de placement (ORP), ce que le Seco ne peut pas faire. «Or depuis 1991, nous constatons que quelque 50 000 à 55 000 personnes au chômage ne s’inscrivent pas aux ORP. Cette part est grosso modo stable», explique Aloïs Fässler, collaborateur scientifique à l’OFS.

Aussi, en période de baisse de chômage, l’importance relative de cette part de non-inscrits, qui demeure plus ou moins fixe, augmente. D’où ce paradoxe qui veut que lorsque l’économie se porte mieux, les chiffres du chômage OFS sont plus pessimistes que ceux du Seco. C’était le cas jusqu’en février 1993. C’est à nouveau ainsi depuis mai 1998.

Pour l’année 1999 (données les plus récentes), les chiffres encore provisoires de l’OFS indiquent une moyenne de 120 000 sans-emploi et un taux de 3 pour cent. Le Seco, en revanche, affiche un taux de 2,7 pour cent pour 98 602 chômeurs. Idem pour les chômeurs de longue durée: presque 50 000 (39 pour cent) pour l’OFS, 25 478 (21,1 pour cent) pour le Seco.

Cela dit, l’une et l’autre statistique s’accordent sur la tendance à la baisse qu’affiche le chômage depuis 1997. Un recul confirmé, vendredi, par les chiffres détaillés pour juillet 2000 publiés par le Seco: 65 140 chômeurs inscrits aux ORP, soit un taux inchangé de 1,8 pour cent. Par rapport à juin, le recul est de 822 personnes ou – 1,2 pour cent.

Le Seco comptabilise désormais 13 777 chômeurs de longue durée (- 409/- 2,9 pour cent). Leur part au total des sans-emploi s’établit à 21,1 pour cent contre 21,5 pour cent en juin. Le chômage a reculé dans quatorze cantons. Il était en hausse dans onze autres cantons et stable dans le canton de Schwyz.

La diminution du chômage s’est poursuivie dans la plupart des activités économiques et dans toutes les classes d’âge, sauf parmi les 15 à 19 ans.

Au total, les demandeurs d’emplois (chômeurs et personnes en quête d’un travail mais temporairement pas considérées comme sans-emploi) étaient 116 250 en juillet (- 3578/- 3 pour cent). 1593 personnes avaient épuisé leur droit au chômage (fin de droits) en mai 2000. Deux mois plus tard, 39 pour cent d’entre eux étaient toujours inscrits dans un ORP, 18 pour cent avaient retrouvé un emploi et 43 pour cent n’étaient plus recensés.

swissinfo avec les agences