L’OMC peut renforcer le destin commun de la Suisse et du Japon
La Suisse et le Japon peuvent relever ensemble les défis de la globalisation au sein de l´Organisation mondiale du commerce (OMC). C´est du moins ce que pense l´ambassadeur Luzius Wasescha.
Pour le nouveau délégué du Conseil fédéral aux accords économiques, de passage à Tokyo, les intérêts des deux pays convergent souvent, par exemple, dans l’agriculture.
La Suisse et le Japon sont deux îles, l’une perdue dans l’océan de l’Union européenne (UE), l’autre dans le Pacifique, «au bout du pays des hommes», selon l’expression de Fernand Braudel. Mais à en croire l’ambassadeur Luzius Wasescha, l’OMC, l’une des très rares institutions internationales dont la Suisse est membre à part entière, offre aux deux pays un excellent moyen de sortir de leur isolement.
Entre les deux blocs économiques de l’UE et de l’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), ils peuvent naviguer ensemble en évitant les écueils, influencer les décisions des uns et des autres, susciter des ralliements marqués de leur empreinte.
«Le Japon est la deuxième puissance économique du monde. Mais dans un forum comme l’OMC, il sort, très peu, de sa réserve, de peur de froisser les susceptibilités de l’Union européenne ou des Etats-Unis. La Suisse veut lui montrer que, l’imagination aidant, il est possible de prendre des nitiatives tout en restant ouvert aux autres.
L’agriculture est un bon exemple. Nos deux pays plaident la cause de la spécificité, ils pensent que si une culture est menacée de disparition, ils ont le droit d’intervenir pour assurer sa défense. Cette position intéresse beaucoup les pays en développement. Alors pourquoi ne pas la faire avancer, surtout quand l’Union européenne est coincée, de son côté, avec ses subventions à l’exportation», déclare Luzius Wasescha.
Onzième exportateur de marchandises dans le monde, sixième pour les services, cinquième pour la compétitivité de ses entreprises, la Suisse ne manque pas de souffle. Elle veut aussi donner une dimension asiatique à l’AELE, cette Association Européenne de Libre-Echange qui regroupe encore la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein et dont elle assure 52 pour cent du budget de son fonctionnement. Comment? Entre autres par des échanges de parlementaires.
Une délégation de députés japonais représentant des circonscriptions agricoles est sur le point de se rendre en Suisse. Après tout l’Europe n’est que le petit cap avancé du plus large continent asiatique.
Georges Baumgartner, Tokyo
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