La Banque cantonale de Genève veut faire une croix sur le passé
L´Assemblée générale extraordinaire du 26 septembre de la BCGe, qui n'est pas une banque d´Etat mais reste sous le contrôle de l'Etat de Genève, n'avait qu'un objectif: tourner la page sur l´année la plus catastrophique de sa courte existence.
Un chiffre mérite d’être cité: sur les six derniers mois, la BCGe a tout de même accordé 370 millions de francs de nouveaux crédits. En d’autres termes, même en piteux état, cet établissement financier continue de jouer un rôle moteur dans le canton de Genève. Et un rôle essentiel puisque la Cité de Calvin affiche encore le taux de chômage le plus élevé de Suisse.
«L’Etat de Genève n’entend pas interférer dans le processus de gestion de la banque», a assuré la conseillère d’Etat Micheline Calmy-Rey, responsable du Département des finances. La BCGe ne sera donc pas un simple service de l’administration. Elle sera néanmoins surveillée à distance.
Votés en juin par le Grand Conseil, les nouveaux statuts mettent la banque sous supervision rapprochée. Ils instituent notamment un comité de contrôle tricéphale, chargé de veiller à la bonne marche de l’établissement. Cet organe devra se réunir tous les quinze jours au moins.
Tout n’est pas réglé pour autant. La Fondation de valorisation des actifs immobiliers risqués de la BCGe continue de plomber son bilan. Elle y figure sous la forme d’une ligne de 5 milliards de créances sur la clientèle «garantis par l’Etat de Genève», son principal actionnaire. La liquidation des casseroles de la BCGe devrait coûter 2 milliards, voire deux milliards et demi de francs au canton.
Par ailleurs, les actionnaires ont accepté, à la quasi-unanimité, un changement de l’organe de révision de la banque. Atag Ernst & Young a été remplacé par la société Deloitte & Touche Experta. Une sanction attendue: le travail d’Atag avait été publiquement mis en cause par la conseillère d’Etat Micheline Calmy-Rey.
Ian Hamel avec les agences
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