
La Banque mondiale à Genève pour conjuguer globalisation et développement

La Banque mondiale vient d’ouvrir un bureau à Genève. Son responsable, Alfredo Sfeir-Younis, veut développer des partenariats avec la Genève internationale pour lutter contre la pauvreté.
Le chilien Alfredo Sfeir-Younis justifie la venue de la Banque mondiale à Genève par la présence des agences spécialisées de l’ONU (BIT, OMS, CNUCED), l’OMC, le nombre – qu’il qualifie de phénoménal – d’ONG implantées dans la région, sans oublier les représentations diplomatiques.
On peut dès lors se demander pourquoi l’institution financière revient aujourd’hui sur les rives du Léman, après les avoir quittées en 1993. «La question sociale est devenue un enjeu central de la globalisation, justifie l’économiste chilien, et Genève doit devenir le centre de réflexion et de gestion de cette question».
A la mi-avril à Berne, Jean-François Rischard, vice-président de la Banque mondiale en Europe, justifiait également cette réouverture par la volonté de l’institution financière de se rapprocher des pays européens, ses principaux actionnaires. La Banque mondiale veut donc contrebalancer le poids des Etats-Unis qui contrôlent 17 pour cent du capital de la Banque.
Alfredo Sfeir-Younis tient à rappeler que la raison d’être de la Banque mondiale est l’éradication de la pauvreté. Concrètement, il entend par exemple favoriser le dialogue et les partenariats entre les différents acteurs présents à Genève.
Dans l’immédiat, la Banque mondiale compte beaucoup sur le sommet social organisé par l’ONU et la Suisse à la fin du mois à Genève. James Wolfensohn, président de la Banque, participera d’ailleurs à l’événement, accompagné d’une armée d’experts. Ce sommet des Nations unies, et son forum ouvert à toutes les ONG qui le désirent, doit être le lieu par excellence du dialogue retrouvé entre adversaires et partisans de la globalisation.
«La globalisation et le développement des nouvelles technologies sont en cours, plaide Alfredo Sfeir-Younis, on ne peut arrêter ce processus, puis recommencer sur d’autres bases. Mais nous, à la Banque, nous sommes très conscients des aspects négatifs de la globalisation».
«Nous sommes le meilleur instrument à disposition des pays en développement pour contenir ou éliminer ces aspects négatifs», ajoute encore l’économiste chilien. Reste à convaincre la fronde anti-libérale qui a déclaré la guerre, depuis Seattle, à l’OMC, au FMI et à la Banque mondiale.
Frédéric Burnand

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