La Bourse suisse cherche à sortir de son isolement
En entamant des négociations avec le britannique Tradepoint, la Bourse suisse SWX essaye de répondre aux alliances annoncées par ses principaux rivaux européens.
Cherche partenaires désespérément. Dans un paysage boursier en pleine mutation, voilà l’annonce que pourrait publier la SWX. Ces derniers mois, les alliances se sont multipliées. Ce sont d’abord les Bourses de Paris, Bruxelles et Amsterdam qui ont formé Euronext, puis celles de Londres et Francfort qui ont créé iX, la plus grande place boursière européenne.
Isolée face à ces colosses, Zurich ne pouvait pas rester en marge du mouvement. La SWX vient donc de confirmer qu’elle est en pourparlers avec Tradepoint pour la création d’une plate-forme paneuropéenne commune destinée au négoce de blue chips (valeurs vedettes).
Tradepoint est une Bourse électronique contrôlée à 54 pour cent par un consortium bancaire piloté par Instinet (groupe Reuters). Parmi les principaux actionnaires, on trouve JP Morgan, Merill Lynch et Deutsche Bank. Elle avait annoncé fin avril l’ouverture cet été d’une plate-forme réservée aux principales blue chips du continent.
Reste que ce partenaire est plutôt un deuxième choix pour la SWX. Il ne semble pas réellement faire le poids face à Euronext et à iX. Cinq ans après sa création, Tradepoint couvre à peine 1 pour cent du volume global des transactions du marché britannique. En fait, les grandes banques internationales utilisent Tradepoint comme un moyen de pression pour que les autres Bourses accélèrent le processus de fusion et baissent leurs coûts de transaction.
Cet éventuel accord avec Tradepoint n’apparaît donc pas comme une solution à long terme pour la SWX. C’est au plus un pis-aller avant une association plus consistante. A Zurich, on compte notamment sur l¹alliance européenne qui devrait regrouper d’ici la fin de l’année les huit principales places du Vieux Continent (Amsterdam, Bruxelles, Francfort, Londres, Madrid, Milan, Paris et Zurich). Mais ce projet survivra-t-il aux récents regroupements?
Les responsables de la SWX sont un peu pris en tenaille. D’une part, ils estiment qu’une collaboration est indispensable, mais, de l’autre, ils désirent conserver leur système de transactions électronique. «Il offre le meilleur rapport qualité-prix et nous ne voulons pas le sacrifier sur l’autel d’une alliance», estime la SWX. Reste à savoir si elle réussira à concilier ces deux impératifs.
Luigino Canal
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