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La fusion entre les Bourses de Londres et de Francfort isole le marché suisse

Après Paris, Bruxelles et Amsterdam, c’est au tour du London Stock Exchange et de la Deutsche Börse de s’allier pour former la plus grande place boursière européenne. Isolé face à ces colosses, le marché helvétique est en danger.

La fusion germano-britannique va donner naissance à un géant qui s’appellera «iX» pour «international exchange». Il pèsera 4299 milliards de dollars de capitalisation boursière. Cet accord 50/50 prévoit l’intégration complète des deux Bourses nationales, avec l’adoption d’un système de négociation unique.

Londres traitera les actions des grandes sociétés, alors que Francfort héritera des valeurs technologiques et des produits dérivés. Le Nasdaq, la Bourse électronique américaine des sociétés high-tech, va se joindre à iX pour former un marché européen des valeurs de croissance.

En terme de capitalisation, iX occupera la quatrième place mondiale, après le New York Stock Exchange (11244 milliards de dollars), le Nasdaq (6252 milliards) et Tokyo (4466 milliards). Cette fusion se profile comme une contre-offensive à la création d’Euronext, annoncée le 20 mars dernier par les Bourses de Paris, Bruxelles et Amsterdam.

Avec une capitalisation de 2371 milliards de dollars, Euronext fait tout juste le poids. D’autant que les Bourses de Madrid et Milan devraient s’associer prochainement avec Londres et Francfort.

Quant à la Bourse Suisse (SWX), avec une capitalisation de seulement 681 milliards de dollars, elle fait figure de nain. Si elle ne trouve pas à moyen terme des partenaires forts, Zurich risque d’être marginalisé car les fonds de pensions, les grandes sociétés et les investisseurs iront sur le marché qui offre le plus de liquidité, à savoir iX. Paradoxe: alors qu’elle possède un système de Bourse électronique qui figure parmi les plus performants de la planète, la SWX pourrait faire les frais de ce vaste jeu de monopoly.

Reste à savoir ce qu’il adviendra du projet d’alliance européenne qui devait regrouper d’ici à la fin de l’année les huit principales places du vieux continent (Amsterdam, Bruxelles, Francfort, Londres, Madrid, Milan, Paris et Zurich). «Dans ce processus, Zurich aura son mot à dire», estime Leo Hug, porte-parole de la SWX. Un optimisme qui laisse songeur alors qu’on constate que la Bourse helvétique ne fait partie d’aucune des récentes alliances.

Ces multiples fusions étaient inéluctables. Les grandes banques d’investissements exerçaient une pression pour que les Bourses européennes se rationalisent. Actuellement, à cause de la duplication des systèmes, les coûts des transactions en Europe sont environ dix fois plus élevés qu’aux Etats-Unis.

En plus, Internet est en train de rebattre les cartes au niveau mondial. Par un simple clic, quiconque peut intervenir sur les marchés en temps réel et gérer directement son portefeuille. Actuellement, plus de 30 pour cent des transactions sur le Nasdaq s’effectuent via des réseaux de communication électroniques, moins chers, ouvert 24 heures sur 24 et plus rapides que les systèmes traditionnels. L’ère des Bourses nationales est révolue. Pour les places financières mondiales, la révolution ne fait que commencer.

Luigino Canal



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