La presse suisse ne donne pas cher du secret bancaire

L´accord des Quinze sur l´harmonisation fiscale signe l´arrêt de mort du secret bancaire helvétique. Unanimes, les éditorialistes appellent les banquiers du pays à s´y préparer. Et rapidement.

Pour l’Agefi, c’est un «coup de boutoir de l’Union européenne» que la Suisse va devoir essuyer. Le quotidien des affaires et de la finance est toutefois le seul à estimer que les banquiers helvétiques pourraient s’en tirer en adoptant des mesures non pas «identiques», mais «équivalentes» à celles de leurs confrères de l’Union. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer «de très bonne source» que la place financière suisse est désormais «anxieuse».

Pour Le Temps, si l’accord trouvé à Feira au Portugal se concrétise, «la Suisse n’aura d’autre choix que de renoncer au secret bancaire». Avertissement identique dans 24 Heures, qui rappelle que «l’Autriche bloquera tout si les pays tiers ne sacrifient pas eux aussi leur secret bancaire». L’Express et L’Impartial prédisent également «de fortes pressions» dans les prochains mois sur le place financière helvétique.

Côté alémanique, la Neue Zürcher Zeitung estime que l’Union européenne «refile une patate chaude à ses partenaires, dont la Suisse», tandis que pour la Berner Zeitung, «les banques suisses devront apprendre à vivre sans le secret bancaire» et ne doivent plus «gaspiller leur énergie dans un combat perdu d’avance».

«La Suisse a fait l’expérience, avec l’affaire de l’or nazi et des biens juifs de ce qu’est la pression internationale», renchérit le Bund, alors que la Basler Zeitung fustige la passivité des banquiers helvétiques, qui devront «apprendre à mettre un peu d’eau dans leur vin».

swissinfo avec les agences