La privatisation de Swisscom dans les mains du Conseil fédéral
Vendre une partie des actions Swisscom pour créer une nouvelle banque, filiale de La Poste: Moritz Leuenberger est déjà parvenu à rallier ses collègues Couchepin et Villiger à son idée. Le gouvernement en discute ce mardi.
En Suisse, l’Etat détient 65 pour cent du capital de son opérateur national de télécommunications. C’est la proportion la plus élevée d’Europe. Depuis la privatisation partielle, il est régulièrement question d’abaisser cette participation, afin de laisser à Swisscom les mains libres pour conclure des alliances qui lui permettraient de résister aux mastodontes européens.
Actuellement, la loi ne permet pas de descendre en-dessous de 50,1 pour cent, mais une révision envisagée pourrait faire tomber cette barrière et permettre au Conseil fédéral de se passer de l’aval du parlement pour vendre ses actions.
Si nous n’en sommes pas encore là, le gouvernement dispose tout de même d’une certaine marge de manoeuvre, avec un 15 pour cent du capital de Swisscom qui pourrait être vendu rapidement. Cela semble du moins être le souhait de Moritz Leuenberger.
Le chef du Département de l’environnement, des transports, de la communication et de l’énergie présentera ce mardi à ses collègues du Conseil fédéral un projet de création d’une nouvelle banque, qui serait une filiale de La Poste. Un projet dont la réalisation imposera également une modification législative.
Pascal Couchepin et Kaspar Villiger se sont déjà ralliés à cette idée, même si le second aurait préféré que la manne provenant de la vente d’actions Swisscom serve à amortir la dette du ménage fédéral.
La bataille politique ne s’en annonce pas moins rude: si la droite est réticente à l’idée de voir émerger une nouvelle banque, la gauche n’aime pas les privatisations. «Avec ce projet, on nous en sert même deux pour le prix d’une, puisque la nouvelle banque aura forcément besoin de capital privé», regrette Pierre-Yves Maillard, conseiller national socialiste vaudois, qui ne se reconnaît décidément plus dans la politique de son camarade de parti Moritz Leuenberger.
Marc-André Miserez
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