La Suisse augmente son aide d’urgence en faveur de l’Ethiopie
La Confédération consacrera, cette année, quinze millions de francs à la Corne de l'Afrique. Dans l'immédiat, cette aide humanitaire sera principalement destinée au sud-est de l'Ethiopie, la région la plus gravement menacée par la famine.
La Confédération consacrera, cette année, quinze millions de francs à la Corne de l’Afrique. Dans l’immédiat, cette aide humanitaire sera principalement destinée au sud-est de l’Ethiopie, la région la plus gravement menacée par la famine.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans certains villages, quatre ou cinq personnes meurent de faim chaque jour. Mais la gravité de la situation n’est pas partout la même. «En fait, précise Yves Giovannoni, chef de la délégation du CICR en Ethiopie, nous avons à faire à des poches de malnutrition».
L’aide d’urgence du CICR couvre une population d’environ 200 000 personnes, essentiellement nomades, dans une région dont la superficie est égale à deux fois celle de la Belgique. Et le CICR prévoit d’acheminer 4500 tonnes de vivres au cours des deux premiers mois de son opération.
Chaque personne doit, en effet, recevoir dix kilos de nourriture riche en protéine et deux litres d’huile. Cette aide vient en complément du blé fourni par l’agence gouvernementale éthiopienne qui coordonne l’aide internationale.
De son côté, la Confédération a déjà versé 2,5 millions de francs au Programme alimentaire mondiale (PAM), le principal acteur de l’aide internationale, pour son action en Ethiopie. Et 3,5 millions de francs à des ONG suisses actives sur place. Enfin, le Corps suisse d’aide en cas de catastrophe a dépêché trois experts pour renforcer l’équipe du PAM sur place.
Reste à savoir si l’aide apportée aux Ethiopiens par la Suisse et le reste de la communauté internationale suffira à conjurer les conséquences de la sécheresse. Certains experts européens mettent en cause la guerre qui continue entre l’Ethiopie et l’Erythrée.
Une analyse que nuance Yves Giovannoni. Le responsable de la délégation du CICR rappelle que le conflit se situe à près de mille kilomètres au nord de l’Ogaden, la région la plus menacée par la famine. Tout en précisant que le gouvernement éthiopien reconnaît que l’effort de guerre a considérablement affaibli sa capacité à venir en aide aux populations touchées».
D’ailleurs, Christiane Berthiaume abonde dans son sens: «Même si les deux pays avaient été en paix, le risque de famine n’aurait pas pu être évité. Mais, admet la porte-parole du PAM, la guerre est certainement un facteur aggravant».
Frederic Burnand
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.