La Suisse donne son feu vert à l’entrée de la Chine à l’OMC

Pékin et Berne ont signé un accord bilatéral, dans le cadre du processus d´adhésion de la Chine à l´Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais cet accord nécessite encore des négociations dans les domaines du tourisme et des sociétés d´inspection.
Ce sont les discussions menées directement par le ministre suisse de l’Economie Pascal Couchepin et son homologue chinois Shi Guansheng durant trois quarts d’heure mardi matin qui ont permis de conclure l’accord bilatéral entre les deux pays.
«Il restait une série de questions ouvertes sur lesquelles, nous ne pouvions avancer autrement que sur le plan politique», précise Luzius Wasescha qui dirigeait le groupe de négociateurs helvétiques.
Dans le domaine des assurances, Pascal Couchepin a obtenu une licence dans le secteur «non vie» qui entrera en vigueur avant l’adhésion de la Chine à l’OMC. Cette licence concerne la société Zurich Allied. Deux autres compagnies doivent obtenir une licence peu de temps après l’entrée de la Chine à l’OMC. Il s’agit des compagnies Rentenanstalt/Swiss Life pour le secteur «vie» et Swiss Re pour la réassurance.
Les deux ministres sont également tombés d’accord sur les tarifs douaniers frappant les importations de montres en Chine. Les droits de douane passeront à 12 pour cent environ, alors qu’ils sont actuellement à 25 pour cent pour les montres de luxe.
Deux autres domaines restent encore en suspens, à savoir le tourisme et les sociétés d’inspection. Mais ils font l’objet d’un engagement ministériel des deux parties pour trouver une solution.
«Dans le domaine du tourisme, la République populaire avait de la peine à concevoir un engagement juridique type OMC pour permettre à des agences étrangères d’organiser des voyages pour des touristes chinois», explique Luzius Wasescha.
Berne et Pékin se sont donc mis d’accord sur une forme plus générale de coopération. «Avec les réformes en cours en Chine, nous espérons que les agences suisses pourront un jour évoluer sur le marché chinois», précise Luzius Wasescha.
Dans le domaine des sociétés d’inspection, les deux ministres ont confié un mandat aux négociateurs de leur deux pays pour trouver une solution d’ici à la fin de l’année. Ces négociations devraient permettre à la Société générale de surveillance d’avoir accès au marché chinois, alors qu’actuellement les inspections obligatoires font l’objet d’un monopole d’Etat.
Les autres domaines de l’accord ont été finalisés par les deux délégations qui ont travaillé d’arrache-pied jusqu’à cinq heures du matin mardi. Ils concernent l’ensemble des secteurs de l’économie, y compris le domaine de la propriété intellectuelle.
Pour que l’économie suisse puisse profiter de ce cadre législatif, il faut que la Chine conclue un accord bilatéral avec le Mexique. Il faut surtout qu’elle finalise l’accord multilatéral d’adhésion avec l’OMC elle-même. Une négociation présidée par un Suisse, l’ambassadeur Pierre-Louis Girard.
Reste que les exportations helvétiques vers la Chine connaissent actuellement une forte hausse. Elles sont passées de 1,9 milliard de francs en 1995 à 2,8 milliards l’année passée. Au cours des sept premiers mois de cette année, elle ont augmenté de 43,7 pour cent. Quant aux investissements suisses en Chine, ils sont estimés à 4 milliards de francs.
Frédéric Burnand

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