La Suisse veut dépoussiérer ses «bons offices» d’antan
Le Conseil fédéral a approuvé récemment un document intitulé «stratégie d'action en faveur de la paix». Objectif du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE): faire du neuf avec du vieux, en gagnant en efficacité.
Le Conseil fédéral a approuvé récemment un document intitulé «stratégie d’action en faveur de la paix». Objectif du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE): faire du neuf avec du vieux, en gagnant en efficacité
Poussiéreux, les «bons offices» de papa pourraient bientôt renaître de leurs cendres. Et redonner davantage de sens et d’efficacité à l’une des priorités de la politique extérieure de la Suisse: la promotion de la paix et de la sécurité.
Maître d’oeuvre de cette nouvelle stratégie d’action en faveur de la paix, valable pour la législature 2000-2003: l’ambassadeur Raimund Kunz, chef de la division politique III, au DFAE. Le temps est venu, écrit-il en substance dans la dernière livraison de la revue «La Suisse et le monde», de redéfinir les «bons offices». De nouvelles méthodes et de nouveaux instruments doivent être développés pour répondre à la complexité des conflits actuels, généralement internes aux Etats.
Peter Reinhardt, chef de la section Politique de paix (DFAE), plaide en faveur d’une «approche plus active dans la promotion de la paix et de la sécurité». Il ne suffit pas, dit-il, «d’attendre que d’autres nous approchent pour offrir nos bons offices». Elle doit être un élément capital de la «politique structurelle mondiale».
Pour être efficace, souligne l’ambassadeur Kunz, la nouvelle politique de la Suisse en faveur de la paix doit se fonder sur une approche globale et impliquer différents domaines: la coopération au développement, l’aide humanitaire, la politique des droits de l’homme, sans oublier la politique économique extérieure et la politique de l’environnement.
Mais comment mettre en œuvre une politique de paix cohérente sans surmonter certains antagonismes qui opposent différents secteurs de l’administration fédérale? Par exemple entre droits de l’homme et relations commerciales ou entre promotion des exportations et coopération au développement. Ce constat Anne Gloor, de la section Politique de paix, le fait dans la revue «La Suisse et le monde».
Pour surmonter ces antagonismes, un rapport à l’intention du Conseil fédéral est en cours d’élaboration. Consacré à la relation entre sécurité et développement durable, il sera soumis au gouvernement d’ici à la fin de l’année. Objectif: lui fournir une base conceptuelle pour une politique globale de la paix.
Un groupe de travail interdépartemental, dirigé par l’ambassadeur Raimund Kunz, va formuler des recommandations sur la manière d’intégrer dans la politique de paix des mesures sur la sécurité et le développement durable. Et indiquer comment les différents services administratifs vont pouvoir coopérer pour la poursuite d’un but commun: la paix.
Jugurtha Aït-Ahmed
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