Lait en poudre pour bébés: Nestlé répond à une nouvelle salve de critiques
En marge de l’Assemblée mondiale de la santé de l’OMS à Genève, une ONG a lancé de graves accusations contre la multinationale Nestlé. Le géant de l’alimentaire balaie ces critiques et affirme respecter les règles préconisées par l’OMS.
Ibfan, un réseau international des groupes d’action pour l’alimentation infantile, a fait venir à Genève un ancien employé pakistanais de Nestlé. Son témoignage est accablant.
Expliquant que son travail consistait à conquérir le marché de l’alimentation infantile au Pakistan, Syed Aamar Raza affirme avoir été encouragé par ses supérieurs à utiliser des méthodes de marketing contraires aux codes de conduite prônés par l’OMS, en particulier le code international de commercialisation des substituts du lait maternel. Ces méthodes consisteraient en versement de pots-de-vin, en distribution de cadeaux aux médecins ou en démarchage direct auprès des mères.
En outre, après sa démission, l’employé pakistanais a déposé plainte contre Nestlé. Ce qui lui aurait valu d’être menacé, lui et sa famille.
Hans-Joerg Renk, porte-parole de Nestlé, réfute ces accusations: «Nous avons examiné de très près toutes ces accusations. A de très rares exceptions, elles sont sans fondement». Hans-Joerg Renk précise que Nestlé a tout de même mandaté un cabinet d’audit indépendant pour contrôler l’ensemble de la politique de promotion du lait en poudre pour bébés au Pakistan.
Nestlé précise que le code de l’OMS concerne les bébés jusqu’à l’âge de quatre ou six mois. Après cet âge, les techniques habituelles de marketing ne sont plus condamnées par l’OMS. Nestlé affirme également tout faire pour que le mode d’emploi de ses produits soient compréhensibles par tous, y compris les analphabètes.
Cette polémique déjà ancienne ne semble donc guère évoluer. Seules des enquêtes approfondies et indépendantes permettraient d’y voir plus clair. L’OMS serait l’organisme idéal pour mener de tels contrôles. Mais l’agence de l’ONU se rétracte en affirmant que cette tâche incombe aux Etats.
Frédéric Burnand
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