Le bio étend son label aux produits d’origine animale
Après les végétaux, la viande, les oeufs, le lait et tous ses dérivés devront à leur tour remplir toute une série d'exigences pour arborer la désignation bio dès 2001. Le Conseil fédéral étend le champ d'application de son ordonnance euro-compatible.
Pour produire un steak bio, des œufs bio, du lait, du beurre, des yogourts ou du fromage bio, l’agriculteur devra sortir régulièrement ses bêtes en plein air, les nourrir avec des produits exclusivement bio, et respecter les sévères restrictions en matière d’usage de médicaments. Ainsi, par exemple, les vitamines sont proscrites, alors que les antibiotiques restent autorisés.
Par ailleurs, la traçabilité des produits devra pouvoir être contrôlée. Et les additifs et auxiliaires technologiques pour la transformation des denrées alimentaires ne seront tolérés que dans un cadre très restrictif.
L’ordonnance était attendue avec impatience par les agriculteurs suisses. Les produits végétaux biologiques étaient déjà protégés par des directives fédérales depuis janvier 1998. Ils manquaient donc l’autre pan de l’alimentation. Ce sera chose faite dès 2001.
Bio Suisse, l’Association suisse des organisations d’agriculteurs biologiques, est ravie. Il faut dire que la nouvelle réglementation est euro-compatible. La Suisse et l’Union européenne ont en effet convenu de l’équivalence de leurs bases légales. Christof Dietler, le directeur de Bio Suisse, estime que cela va notablement favoriser l’exportation des produits bio d’origine animale.
Le marché intérieur aussi devrait être favorablement influencé par la nouvelle ordonnance fédérale. En effet, alors que la vente des produits biologiques connaît une ascension fulgurante (plus 25 pour cent en 1999), la viande bio, elle, ne correspond qu’à deux pour cent de ce marché. Après les affaires de vache folle, de peste porcine, de veaux aux hormones, de poulet à la dioxine, les consommateurs pourront enfin être rassurés par un véritable label biologique.
Catherine Miskiewicz
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