Le boom des œufs de Pâques
Les œufs suisses se vendent bien. La production est en constante augmentation. Cependant, depuis la libéralisation du marché en 1996, les prix à la production sont en chute libre.
Les œufs suisses se vendent bien. La production est en constante augmentation. Cependant, depuis la libéralisation du marché en 1996, les prix à la production sont en chute libre.
Depuis des semaines, des œufs de toutes les couleurs garnissent les étalages des grands magasins. Ils sont vendus en carton de quatre, six, dix ou douze.
A Pâques, la vente d’œufs augmente de 20 à 25 pour cent, estime Jörg Birnstiel, porte-parole de Coop. Chez Migros, on constate des hausses jusqu’à 50 pour cent, affirme Maya Amrein, du service de presse.
Depuis quelques années déjà, ce sont les œufs indigènes qui ont la cote. C’est ce qui ressort d’une statistique de GalloSuisse, l’association des producteurs d’œufs: la part de marché des œufs suisses est passé de 69 pour cent en 1993 à 75 pour cent en 1998.
Parmi les œufs indigènes, ceux marqués du label biologique connaissent un franc succès. Selon Daniel Rüeg, de Lüchinger&Schmid SA, le nombre de magasins qui se font livrer des œufs bio augmente d’année en année. Leur part de marché, s’élève à 5,3 pour cent, selon Willy Baumann, conseiller en production bio.
Alors que les producteurs bio parviennent à rentabiliser leurs œufs (leur coût de production correspond au prix de revient, soit 44 centimes), les producteurs conventionnels ne profitent pas de la hausse de la demande. Ils ne réalisent aucune marge sur leurs produits et peinent à amortir leurs installations, explique Alois Mettler, secrétaire de GalloSuisse.
En 1992, le producteur recevait 34 centimes par œuf. En 1995, une année avant la libéralisation du marché, il obtenait encore 29 centimes. Aujourd’hui, ce ne sont plus que 22 centimes qui lui sont versés. Or les coûts de production s’élèvent à 26 centimes, selon les données du Service alémanique d’information agricole LID.
Cette différence entre les deux types de production (conventionnelle et biologique) s’explique par le fait que les producteurs bio se sont solidarisés face aux intermédiaires, explique M. Baumann. Ils ont réussi à imposer leur prix aux grands distributeurs.
Depuis près de quatre ans ils élaborent d’entente avec les grands distributeurs leurs plans de production. Une façon de parer aux pressions du marché et notamment aux risques de surproduction. Les paysans conventionnels en revanche n’ont pas encore réussi à se défaire de la tutelle des intermédiaires. Ceux-ci n’hésitent pas à baisser le prix de vente en dessous du prix de production pour rendre l’œuf suisse compétitif.
GalloSuisse s’applique à améliorer la situation des producteurs suisses. L’année passée, l’organisation avait déjà remis une résolution au Conseil fédéral. Elle réclamait une baisse du prix des aliments pour les poules et une baisse du prix des poussins, afin d’accroître la compétitivité des œufs suisses face aux œufs importés.
swissinfo avec les agences
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