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Le Portugal s´oppose à une OPA d´Holderbank

Holderbank rencontre des difficultés pour réaliser son OPA au Portugal. Keystone

Le géant suisse du ciment Holderbank veut mettre un pied au Portugal. Il s'associe avec le groupe portugais SECIL qui vise le rachat du n°1 lusitanien du ciment CIMPOR. Mais le ministère portugais des Finances s'oppose à cette OPA.

Une fois de plus, Lisbonne a décidé de freiner les visées étrangères sur son économie. Cette fois-ci, en venant à la rescousse du numéro un portugais de la cimenterie CIMPOR, un groupe qui avait été l’objet, jeudi, d’une OPA lancée par son concurrent direct. A savoir, SECIL, associé dans cette affaire au géant suisse du ciment Holderbank.

A l’origine, l’OPA lancée par SECIL sur 67 pour cent du capital de CIMPOR semblait très alléchante, puisque le numéro 2 portugais du secteur semblait prêt à racheter les actions de CIMPOR 30 pour cent au-dessus de leur valeur moyenne des 6 derniers mois.

Mais cette OPA était avant tout rentable pour Holderbank. Elle devait, en effet, permettre au géant suisse de mettre un pied au Portugal. Et elle devait, surtout, lui ouvrir les portes des marchés africain et sud-américain, en récupérant les activités de CIMPOR au Maroc, en Tunisie, au Mozambique, ou encore au Brésil.

C’est, sans doute, par crainte de voir l’un des fleurons de l’économie portugaise basculer dans l’escarcelle d’un groupe étranger que le ministère portugais des Finances s’est opposé à cette OPA. Un ministère bien décidé à ne pas perdre sa position dans le capital de Cimpor, dont il détient pourtant seulement 13 pour cent des actions. «Cette opération ne s’inscrit pas dans l’esprit de notre programme de privatisations arrêté tout récemment par le conseil des ministres», affirme le gouvernement portuguais.

Pourtant, juste avant l’OPA, la famille Queiroz Pereira, propriétaire de SECIL, avait prétexté que c’était justement pour «éviter l’éviction complète de toute présence portugaise dans l’industrie nationale du Ciment», qu’elle avait lancé cette OPA sur CIMPOR. Un groupe, tout juste privatisé, qui «serait, tôt ou tard, l’objet d’une attaque», sous-entendue étrangère.

Une drôle de réponse donc, puisque, de toute évidence, cette opération profiterait principalement, à plus ou moins long terme, au géant helvétique Holderbank.

François-Xavier Freland

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