Les comptes de Limoges, champion de basket, passent par la Suisse
Le Limoges CSP, champion de France de basket, menacé d'un dépôt de bilan, affirme qu'il dispose en Suisse de 3,6 millions de francs suisses à la banque Raiffeisen. L'établissement suisse se montre pour le moins étonné.
Le club de Limoges se retrouve dans une situation particulièrement complexe. Vainqueur cette année de la coupe et du championnat de France de basket, il risque pourtant d’être banni de l’élite tricolore la saison prochaine en raison d’un déficit de 4,8 millions de francs suisses.
Afin d’échapper à cette descente aux enfers, Jean-Paul de Peretti, le président du Limoges CSP, a assuré fin mai qu’il avait obtenu le soutien de mystérieux investisseurs étrangers, l’établissement Trust à Hong-Kong.
En échange de trois tournées en Asie, Trust devrait verser quelque 10 millions de francs suisses, dont 3,6 dès le 26 mai 2000, en passant par le groupe Raiffeisen, en Suisse. Pour attester de sa bonne foi, le club de Limoges a remis à la Fédération française de basket-ball un «ordre de bonification», qui viendrait de Raiffeisen Genève.
Ce document bancaire, que swissinfo a pu se procurer, est pour le moins étrange. Il est rédigé à la main, ce qui est pour le moins inhabituel pour une opération de cette importance. Et surtout, pourquoi passer par une banque suisse, plutôt spécialisée dans les comptes épargne, pour virer de l’argent de Hong-Kong à Limoges?
«Cela nous paraît improbable qu’une telle transaction ait pu se dérouler de cette manière», constate-t-on à Saint-Gall, au siège de l’Union Suisse des Banques Raiffeisen. D’autant que les 3,6 millions de francs, théoriquement partis le 26 mai de Genève, ne sont toujours pas arrivés sur les comptes du Limoges CSP à ce jour.
S’agit-il d’un simple coup de bluff des dirigeants du club de basket, ancien champion d’Europe, pour obtenir un sursis? La Fédération française de basket-ball a laissé jusqu’au 23 juin à Limoges pour «trouver des garanties financières solides et convaincantes».
Ian Hamel
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